Avec une importante consistance démographique, plus de 1 million d'habitants, la wilaya de Tizi Ouzou s'embourbe dans l'insalubrité. Des tonnes et des tonnes de déchets, qu'ils soient ménagers, hospitaliers ou industriels, sont quotidiennement produites dans cette wilaya où la préservation de l'environnement ne semble pas constituer une priorité ni pour les habitants ni pour les responsables locaux. Rien qu'en matière de déchets ménagers, cette wilaya produit environ 100 tonnes par jour, soit près d'un kilogramme par habitant, dont seulement 30% sont collectés par les services concernés. Ce pourcentage est «jeté» dans des décharges «sauvages» mais «autorisées» et qui sont au nombre de 1400 sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Les 70% restants atterrissent n'importe où. Ce qui représente un risque certain sur l'environnement en général et la santé publique en particulier. Face à ce dilemme, la direction de l'environnement tient, tant bien que mal, à rattraper le retard concédé en matière de préservation de l'environnement. D'ailleurs, dans le carde du programme quinquennale précédent, 3 CET (centres d'enfouissement technique) ont été réalisés. Ils sont actuellement en service. Il s'agit de ceux de Tizi Ouzou, de Ouacifs et de Draâ El Mizan. Ces trois centres couvrent au moins 10 communes, sans oublier le nombre important d'emplois directs créés, soit 70. En termes de perspectives, et dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, et selon le directeur de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, M. Kabache, 15 études de projets ont été réalisées. Il s'agit de la réalisation de 11 décharges contrôlées et 4 autres nouveaux CET. Ceci, en plus de la réalisation de 15 déchetteries. En revanche, à cause du manque d'assiettes foncières, les responsables locaux butent toujours sur des oppositions des propriétaires terriens. «Nous appelons les riverains à la sagesse, car il s'agit avant tout de projets d'intérêt public. Il est impératif que la population adhère à ce processus qui demande la contribution de tout un chacun», nous dira encore le premier responsable de l'environnement de cette wilaya. En outre, un centre de tri est en cours de réalisation aussi. Un lit d'hôpital produit 1 kg de déchets par jour Sur un autre plan, et au-delà des projets en perspective, la réalité est tout autre. Des déchets dangereux, comme les déchets hospitaliers et industriels, ne sont pas traités comme il se doit. En ce qui concerne les déchets hospitaliers, seul le CHU Nédir Mohamed est doté d'un incinérateur, en sachant qu'un lit d'hôpital produit un kilogramme de déchets par jour. Pour remédier à cet état de fait, il est préconisé la réalisation d'un centre de traitement des déchets hospitaliers dans la commune de Makouda (Tizi Ouzou). Le projet en question est pris en charge par un investisseur privé. C'est pourquoi un appel a été lancé aux différentes structures hospitalières de prendre attache avec des investisseurs privés qui activent dans le domaine pour signer des conventions en la matière. En ce qui concerne les déchets industriels, les nombreuses fabriques éparpillées à travers tout le territoire de la wilaya sont sommées de procéder au stockage des déchets tout en payant une taxe sur la base du principe «pollueur payeur». Ils sont aussi sommés de déclarer aux services concernés la quantité des déchets produits quotidiennement comme le stipule le contrat de performance signé à cet effet. Si nous n'avons pas obtenu de chiffres sur la quantité des déchets industriels déversés chaque jour dans la nature, il est un secret de Polichinelle que les gros pollueurs déversent leurs déchets dans l'oued Sébaou et d'autres oueds qui se trouvent de fait des endroits extrêmement pollués. Le risque encouru, en particulier pendant la période des grandes chaleurs est tel l'épée de Damoclès sans cesse suspendue au-dessus de la tête des habitants de cette région qui, jadis, était un exemple en matière de salubrité.