Le secteur de la santé ne finit pas de nager en pleine gadoue à Oran. Après le scandale de l'infirmier de l'EHU qui avait drogué et violé une patiente hospitalisée, voilà que deux infirmiers et deux agents de salle au centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) viennent d'être accusés de grave négligence et placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de la cité Djamel. Ces derniers sont mis en cause dans une affaire ayant trait à la mort atroce d'un patient alors qu'il était hospitalisé pour une grave insuffisance respiratoire. Ce dernier, A. A., originaire de Ouled Salem dans la wilaya de Relizane, a été découvert mort dans les toilettes du service, le cadavre affreusement mutilé par les rats. Selon nos sources, «jeudi 27 mai, tard dans la soirée, A. A. s'est levé de son lit et s'est rendu aux toilettes où il est mort. Il n'a été découvert que le lendemain». Le cadavre de la victime a été évacué vers la morgue vendredi 28 mai. Cette affaire aurait pu passer sous silence mais la famille ayant découvert de graves mutilations sur le cadavre, dues aux morsures des rats, a porté plainte. «Il avait la joue, le nez et l'œil gauche dévorés», affirment des proches de sa famille. Sitôt la plainte déposée, le procureur de la République s'était déplacé sur les lieux, accompagné des éléments de la sûreté, et le cadavre a été soumis à une autopsie pour déterminer les causes réelles du décès. L'enquête a touché l'ensemble des agents présents la nuit du décès, aussi bien ceux du service mis en cause par la famille que ceux de la morgue. Après moult vérifications, il s'est avéré que les faits se sont produits au niveau des sanitaires du service de pneumo-phtisiologie, le lit vide du malade, sa longue absence et surtout sa présence prolongée dans les toilettes auraient pu attirer leur attention. 4 agents présentés hier à la justice ont été placés en détention provisoire. Par ailleurs, l'infirmier mis en cause dans le viol d'une malade hospitalisée à l'EHU (nouvel hôpital), en fuite, a été suspendu par la direction de l'établissement. La malade, une jeune femme mariée, âgée de 23 ans, a été droguée et violée par un infirmier qui avait la charge des soins postopératoires. A son réveil, elle avait donné l'alerte, mais le mis en cause qui avait terminé son service avait disparu dans la nature. Ces affaires mettent à mal le secteur de la santé à Oran, notamment le CHUO qui est qualifié par certains Oranais de véritable mouroir, tant ses prestations et ses infrastructures laissent à désirer.