Après le décès de 4 patients aux UMC d'Oran Les Premiers éléments de l'Enquête Une succession de défaillances humaines et matérielles est à l'origine du drame. Alors que la stupéfaction et la colère ne se sont pas estompées après le décès de quatre patients, dans la nuit de lundi dernier, au service de réanimation des Urgence médico-chirurgicales du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, suite à une panne électrique interne, les premiers éléments de l'enquête seront avancés dès aujourd'hui. En effet, nous avons appris auprès de la direction générale du CHUO qu'une succession de dysfonctionnements et de défaillances a été relevée. Ainsi, il semblerait que la panne électrique interne est survenue à 22 heures dans le service de réanimation, et que le technicien de garde chargé de la maintenance était absent. La présence du directeur de garde, lors de l'incident, est sujet à plusieurs interprétations, puisque pour l'heure, les témoignages diffèrent. L'un des éléments qui semblent acquis, ce sont les efforts fournis par le personnel médical afin de pallier à la panne des compresseurs en pratiquant la respiration artificielle alors qu'ils se sont retrouvés totalement dépassés par l'urgence. “Il n'est pas encore question de sanction du personnel du CHUO, l'enquête n'est pas finie”, indiquera le directeur général de l'hôpital. Il est à signaler que plusieurs membres de l'équipe médicale se trouvant sur les lieux lors de cette fatidique nuit n'ont pas encore remis leur rapport. Rappelons que quatre personnes dont trois hommes et une femme, qui étaient hospitalisées au service de réanimation des Urgences médico-chirurgicales d'Oran (UMC) ont trouvé la mort dans la nuit de lundi à mardi suite à une défaillance des compresseurs, qui a été causée “par un problème électrique interne”, c'est ce qu'a déclaré, mardi, le directeur général du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, rentré de congé en urgence, lors d'un point de presse qu'il a improvisé au niveau de la direction. Parmi les quatre personnes décédées dans ces conditions, deux étaient plongées dans un coma profond ; concernant les deux autres malades, le pronostic est également réservé. En effet, cette nuit-là, le service de réanimation des Urgences médico-chirurgicales a enregistré au total 13 personnes placées sous respirateurs artificiels. Pour 4 personnes, la panne a été fatale. Les parents des malades affirment : “Cette nuit-là, le personnel de maintenance de garde n'était pas là, le directeur général du CHUO ne veut pas se prononcer avant les conclusions de l'enquête.” Par ailleurs, si les conclusions de l'enquête confirment une défaillance imputable au service, les parents des victimes seront en droit de réclamer des dédommagements. Ce tragique incident vient rappeler, malheureusement, l'état de déliquescence dans lequel se trouve la santé à Oran. En l'espace de quatre ans, le personnel médical du service d'urgences médico-chirurgicales d'Oran a déposé, à deux reprises, une démission collective pour dénoncer les conditions de travail désastreuses et l'insécurité qui règne dans ce pavillon. Notons, enfin, que lors d'une rencontre régionale en présence du secrétaire général du ministère de la Santé, le directeur général de l'hôpital avait déclaré que la situation de ce service nécessitait des actions urgentes, que les locaux ne répondaient aucunement aux normes et n'étaient pas du tout adaptés. L'éventualité de son transfert à l'intérieur du CHUO, solution envisagée, ne pourra se faire que lorsque le nouvel hôpital de l'USTO sera fonctionnel et lorsque le gouvernement consentira à prendre en charge ce dossier et celui de la santé en général au niveau de l'Oranie. Il n'empêche que l'on se retrouve, aujourd'hui, devant un drame terrible aux conséquences inadmissibles. F. B/R. N.