Sur la très longue liste des centres hospitalo-universitaires concernés par un concours à l'échelle nationale, il n'est nullement fait mention du CHUO, une absence qui vient soutenir les rumeurs selon lesquelles le centre sera fermé. Branle-bas de combat au CHU d'Oran. En effet, ce qui n'était, jusqu'ici, que spéculations et rumeurs au sein de la communauté médicale se confirme et se précise au grand jour. Des velléités de remettre en cause, de façon détournée, l'actuel statut “hospitalo-universitaire” du CHUO, première étape, craint-on à Oran, de sa fermeture, sont clairement apparues depuis la publication d'un arrêté interministériel portant “ouverture d'un concours de recrutement de chefs de service hospitalo-universitaire” ainsi qu'une circulaire relative “à l'organisation du concours”. Ainsi, et contre toute attente, sur la très longue liste des centres hospitalo-universitaires concernés par ce concours à l'échelle nationale, il n'est nullement fait mention du CHUO, une absence qui n'est pas passée inaperçue, alors même que des établissements de moindre importance y figurent pour l'ouverture de plusieurs postes de chefs de service.Les premières réactions sont venues des professeurs et du conseil scientifique du CHUO. Pas moins d'une dizaine de professeurs docents assurent et assument la tâche de chef de service par intérim, pour certains depuis 8 à 10 ans. Vingt-cinq postes devraient être pourvus au CHUO à travers ce concours. Mais ce qui inquiète le plus la communauté médicale, c'est l'exclusion du CHUO dans l'ouverture des postes de chefferie. Elle implique, nous dit-on, ni plus ni moins, que la disparition du statut d'hospitalo-universitaire pour le CHUO : “À partir du moment où vous n'ouvrez pas de poste de chefferie pour des profs hospitalos qui sont en place depuis 6 ans, cela veut dire que vous vous débarrassez d'eux… et que le CHU deviendra santé publique !” nous dit un chef de service. Le conseil scientifique du CHUO s'est réuni en présence du DG afin de débattre exclusivement de cette affaire. Tout en y mettant la forme, le conseil scientifique entend interpeller le nouveau ministre de la Santé à travers une lettre où il est dit que : “Les professeurs espèrent que si le CHUO n'est pas concerné par l'ouverture du concours, il s'agit là d'une omission” et demandent, par là même, au ministre la révision de cette décision. Le président du conseil scientifique a estimé, pour sa part, que ce serait inconcevable de croire que le nouvel hôpital, l'EHU, pourrait remplacer le CHUO. Même réaction du côté du tout nouveau DG du CHUO qui nous a accordé un entretien : “La raison majeure est à trouver dans la volonté d'amener les chefs de service du CHUO à transférer leurs activités vers l'EHU… Mais il est vrai qu'il est inconcevable de pénaliser les chefs de service. Cela doit être une simple omission…” Et d'ajouter en ce qui concerne les implications et la remise en cause au final du statut du CHUO : “L'EHU ne peut être qu'un appoint au CHUO, on ne peut penser remplacer 1 300 lits (CHUO) par 540 lits. Au départ, 4 spécialités devaient être transférées à l'EHU qui est un hôpital à caractère national pour des spécialités pourvoyeuses de prises en charge…” Notre interlocuteur nous dira qu'il faudrait “envisager un additif” pour que le concours aux postes de chefferie soit ouvert au CHUO. Mais pour nombre de nos interlocuteurs, les faits sont têtus en dépit de ce que les responsables peuvent déclarer jusqu'ici. À ce sujet, le directeur de la santé de la wilaya a refusé de nous recevoir, nous renvoyant systématiquement vers la cellule de communication. Pour les citoyens d'Oran et de toute la région, il est inadmissible que l'ont tente de priver Oran d'un deuxième CHU alors qu'Alger en compte plusieurs. La capitale de l'Ouest ne mériterait-elle pas, aux yeux des décideurs, un second CHU ? Un enjeu qui risque de faire grand bruit et qui doit être discuté dans la transparence la plus totale. F. B.