En l'espace d'un mois environ, les prix du poulet ont grimpé de 110 DA/kg. Pis encore, depuis une semaine, les prix augmentent de10 DA/kg d'un jour à l'autre, témoignent plusieurs commerçants en volaille de la capitale. «Entre vendredi et samedi, les prix sont passés de 285 DA/kg à 295 DA/kg», a précisé un vendeur de Chéraga, affirmant que même les commerçants voient leurs recettes s'amenuiser suite au recul de la demande. Les prix pratiqués durant la journée d'hier ont oscillé entre 270 et 310 DA/kg pour le poulet et ont atteint les 750 DA/kg pour l'escalope de dinde. A titre indicatif, chez un commerçant qui affichait ses prix, le cou du poulet est à 100 DA/kg, les ailes à 265 DA/kg, les abats à 265 DA/kg, les cuisses à 335 DA/kg, le blanc à 360 DA et les escalopes à 690 DA/kg. Pour la dinde, les prix donnent le tournis. Ainsi, le cou est à 150 DA/kg, l'aile à 200 DA/kg, les abats à 350 DA /kg, la cuisse à 280 DA/kg et l'escalope à 690 DA/kg. Les prix en fonction du mercure Certains volaillers expliquent cette flambée des prix par la hausse des températures qui provoque une forte mortalité du poulet de chair. D'autres vendeurs, par contre, imputent cette hausse des prix au monopole exercé par les grands éleveurs qui s'entendent sur les quantités à écouler sur le marché pour maintenir les prix élevés. «Avec l'arrêt des petits élevages, la pression sur le marché de l'offre s'accentue», nous a expliqué un vendeur établi à Beni Messous. D'autres commerçants entretiennent les mêmes propos et dénoncent le favoritisme pratiqué au niveau des abattoirs suite à la régression de l'offre. «A cause de ces pratiques, nous n'arrivons pas à obtenir la quantité que nous souhaitons», s'est plaint un vendeur qui a expliqué l'arrêt des petits élevages par l'absence des grands moyens, notamment la climatisation, chez les petits éleveurs. Ces derniers préfèrent cesser l'activité durant les périodes des grandes chaleurs, synonymes, pour eux, de risque de pertes importantes de volailles. Certains d'entre eux ont, par contre, expliqué la flambée des prix par le dispositif, lancé par l'Etat, concernant le stockage des poulets en prévision du mois de Ramadhan. Ce stockage a contribué au recul de l'offre sur le marché au moment où la demande est en hausse, notamment pour les besoins des fêtes familiales, selon plusieurs volaillers. Le poulet congelé pas trop apprécié A propos de la vente du poulet congelé, ils ont affirmé que leurs clients refusent de le consommer en raison de sa qualité inférieure. D'autres, par contre, pensent que les clients ne sont intéressés que par les prix sans s'attarder sur la qualité. Sollicités pour donner leur avis au sujet de la possibilité de vendre du poulet congelé, plusieurs ont affiché leur refus alors que d'autres ont accueilli l'idée «pourvu que l'Etat les approvisionne en quantités suffisantes et leur accorde une marge bénéficiaire conséquente». «C'est mieux que de vendre du poulet frais sans grand profit», pense un volailler qui dispose de son propre abattoir. Le recul de la demande a été observé principalement chez les ménages à faible pouvoir d'achat à tel point que les «chutes de poulets» sont vendues alors qu'elles étaient destinés auparavant à la consommation des chats et des chiens. Une vieille dame a avoué être incapable de s'offrir un poulet et se contente des chutes qui donnent un goût à la nourriture. Après avoir oublié le goût de la viande rouge, les ménages algériens s'apprêtent à faire de même avec les viandes blanches au moment où le poisson est devenu un luxe depuis des années déjà.