Le prix moyen du poulet est de 340 dinars le kilogramme, contre 292 DA à la même période de l'année précédente. Le prix du poulet prend des ailes. Il connaît une flambée en ce mois de Ramadhan par rapport à la même période de l'année précédente. Cela est aussi l'aveu des services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr). Le prix du poulet de chair est affiché à une moyenne de 340 DA le kg cette année, à l'échelle nationale, a confirmé hier un communiqué de presse du ministère, parvenu à notre rédaction. Cette hausse est de 16% constate le même document, qui rappelle que le prix de la volaille était de 292 DA/kg au mois de Ramadhan de l'année dernière. Si cette confirmation relève de la transparence dans la communication, elle soulève, en revanche, un problème de fond: l'Etat avoue son incapacité à briser le diktat des spéculateurs. Cette situation rappelle les crises cycliques du lait, des fruits et légumes, et du ciment. A chaque fois que l'Etat a eu affaire aux spéculateurs, il a laissé des plumes comme dans le cas du....poulet. Et les citoyens restent otages de cet état de fait. «Le prix du poulet moyen me revient à 650 DA. Alors, je préfère m'abstenir de l'acheter», avoue Hassiba, une femme au foyer, rencontrée au marché de L'ex-Leveilley au niveau d'Hussein Dey. Même son de cloche chez Ahmed B, enseignant. «Le prix du poulet est inabordable», regrette-t-il. Le ministère de l'Agriculture explique cette hausse «par le manque de la production dûe notamment aux difficultés que les aviculteurs rencontrent dans les mises en place d'été, c'est-à-dire l'élevage durant l'été». Selon le département de Rachid Benaïssa, ces difficultés sont relatives aux fortes températures enregistrées durant la saison estivale conjuguées au manque de moyens dont disposent les aviculteurs. Face a cette situation, le Madr s'attelle actuellement à remédier à mettre en place un dispositif d'accompagnement pour sécuriser les éleveurs. «Ce dispositif consiste à aider ces derniers à acquérir des équipements de contrôle d'ambiance» explique Djamel Berchiche, le porte-parole du Madr, rapporté par le même communiqué. Aussi, le ministère attribue la hausse du prix du poulet à l'augmentation des prix de la viande rouge. «Ce fait à incité les ménages à se rabattre sur le poulet de chair ce qui a provoqué la hausse des prix de ce dernier», précise-t-on au niveau du Madr Néanmoins, le stockage de pas moins de 4000 tonnes, constitué par l'Office national des aliments du bétail (ONAB), déstocké durant le mois de Ramadhan et vendu à travers les 288 points de vente répartis sur le territoire national, contribuera à la baisse des prix. D'autant que ce produit est proposé au prix de 250 DA/kg. Cela dit, les prix des autres produits agricoles de large consommation connaissent une stabilité relative. C'est le cas des fruits et légumes. Pour «la pomme de terre, l'oignon sec, la tomate et la carotte les prix moyens des produits agricoles frais, affichés durant la première journée du mois de Ramadhan 2010, sont respectivement de 45 DA/kg, 26,5 DA/kg, 31,5 DA/kg et 44,5 DA/kg, alors que l'année dernière les prix de ces mêmes produits étaient de 49 DA/kg, 34 DA/kg, 59 DA/kg et 111,5 DA/kg.», a indiqué M.Berchiche. La tendance est la même pour le poivron, la courgette, le navet et la salade. Les prix moyens affichés de ces légumes au niveau des 13 marchés de la capitale sont respectivement de 50,5 DA/kg, 50 DA/kg, 44 DA/kg et 52,5DA/kg, contre 69 DA/kg, 53 DA/kg, 91,5 DA/kg et 75 DA/Kg relevés l'année dernière à la même période. Les haricots verts sont affichés à 67,5 DA/kg contre 70 DA/kg l'année dernière. Aussi, les oeufs de consommation sont proposés à 5,5 DA contre 8,5 DA. Le citron (81,5 DA/kg contre 179 DA/kg. S'agissant de la viande bovine, une baisse de 10% est enregistrée à travers les marchés de la capitale. Au premier jour de Ramadhan de cette année, cette viande était affichée à 751,5 DA/kg contre 835 DA/kg, l'année dernière à la même période. M Berchiche a précisé que cette tendance des prix n'a été relevée qu'au niveau des marchés de la capitale. Dans les autres wilayas du pays, les prix sont, soit équivalents ou inférieurs à ceux relevés à Alger. Par ailleurs, le Madr note que la stabilité des prix cette année au regard de l'année dernière est due à la disponibilité des produits agricoles frais au niveau des marchés. A ce titre, le cas de la pomme de terre est édifiant D'ailleurs, le Madr s'attelle actuellement à la réorganisation de l'ensemble des filières en les dotant, chacune, d'un comité interprofessionnel. L'ensemble de ces conseils seront mis sous la tutelle de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev). Ces structures seront mises en place pour professionnaliser l'ensemble des acteurs intervenant dans ces filières. Cette réorganisation vise la stabilisation du marché national des produits agricoles de large consommation. Mais, les spéculateurs l'entendent-ils de cette oreille?