Une troisième liste de personnes ouvrant droit à un logement, dans le cadre de l'opération d'éradication de l'habitat précaire menée la semaine passée à la Bouchraye, Fontaine fraîche et Sonatro, dans la commune de Oued Koreiche, sera annoncée d'un moment à un autre. La première liste (740 familles) a été rendue publique par la wilaya le 13 juillet. La deuxième (38 familles) a été arrêtée suite à l'étude des premiers recours introduits juste après l'opération d'évacuation des trois sites. La commission des recours de la wilaya déléguée de Bab El Oued est sur le point d'annoncer une troisième liste de bénéficiaires de logements sociaux dans le cadre de l'opération de recasement des habitants des sites précaires de la Bouchraye, Fontaine fraîche et Sonatro (Diar El Kaf), tous situés sur le territoire de la commune de Ouled Koreiche. C'est ce qu'a appris hier, le Temps d'Algérie, auprès de cette wilaya déléguée. Le nombre des noms contenus dans cette nouvelle liste reste inconnu jusqu'à hier. L'opération de recasement de la population, qui a eu lieu les 16, 17 et 18 juillet dernier, a porté sur le transfert de 740 familles vers de nouvelles cités : 316 de Sonatro, 195 de fontaine fraîche et 229 de la Bouchraye. A la même occasion, près de 200 familles ont été amenées à quitter les trois sites, avec une promesse de bénéficier d'un toit, mais les autorités les ont abandonnées sur le chantier de la deuxième rocade sud d'Alger (Boudouaou-Zéralda), plus précisément sur le tronçon traversant la localité des Eucalyptus, tout en détruisant les baraques dans les trois sites pour éviter leur réoccupation. Les exclus de l'opération ont passé quatre jours dans la nature avant que la wilaya n'annonce une deuxième liste résultant de l'étude des premiers recours introduits par les concernés dès le premier jour du transfert. Selon un communiqué de la wilaya, rendu public dans l'après-midi du 20 juillet, cette liste comporte 38 noms, dont 21 sont originaires des chalets de la Bouchraye. Le nombre global des recours introduits était de 190, selon le wali délégué de Bab El Oued, Saïd Méziane. Après le recasement de ces 38 familles, les autres ont été sommées de quitter le chantier des Eucalyptus. Celles de Diar El Kef sont revenues, dans la nuit du même jour (mardi 20 juillet), au bidonville Sonatro devenu entretemps un champ de ruine du fait de la démolition des constructions précaires. Juste après ce retour, des jeunes issus de ces familles ont provoqué des émeutes au quartier Triolet. Ils ont brûlé une Clio, saccagé des locaux appartenant à deux entreprises et fermé le boulevard Saïd Touati et la voie express de Frais Vallon à la circulation automobile. Les échauffourées ont continué pendant la journée du mercredi. Un important dispositif de la police était toutefois là pour empêcher le débordement vers d'autres quartiers. D'ailleurs une partie de ce dispositif demeure en place à ce jour. En parallèle, la commission des recours de la wilaya déléguée continuait de siéger pour examiner le restant des recours formulés. Selon notre source, la troisième liste, comme la deuxième, devrait privilégier les gens de la Bouchraye qui habitaient dans des chalets aménagés en 1958 par les autorités coloniales. Ces familles, indique-t-on, ont commis l'erreur de ne pas déposer de dossier dans le cadre de l'éradication du site ou les actualiser à temps. Pourquoi ? «Parce que les gens n'ont pas cru à cette opération. Depuis les années 80, ils déposaient à chaque fois des dossiers de demande de logements, mais en vain. Par conséquent, ils n'ont pas pris au sérieux cette opération d'éradication», explique-t-on. Il demeure que la commission finira par rejeter la plupart des recours introduits parce que non fondés.