La wilaya de Bordj Bou Arréridjest marquée actuellement par une chaleur insupportable. A la rigueur du climat s'est ajouté un phénomène habituel qui a pris des proportions alarmantes. Les feux de forêt, qui se sont multipliés ces derniers jours, sont devenus une catastrophe locale tant le bilan est lourd. En quelques jours, des centaines d'hectares sont partis en fumée. Les habitants et plus particulièrement ceux du nord de la wilaya ne craignent plus pour leurs récoltes ou leurs biens, comme les oliviers. Ils espèrent que leurs maisons et leurs vies soient épargnées par ce feu dévastateur. Dans ces conditions, il est prétentieux de parler de vacances dans la wilaya. Le tourisme de montagne, qui est la seule possibilité de changer d'air dans la région, est devenu problématique, pour ne pas dire dangereux. La nature luxuriante dont la wilaya dispose est la proie des incendies. Comme les moyens de distraction sont rares, ce n'est pas seulement l'air qui est étouffant, la vie dans la région est tout aussi difficile. D'ailleurs, les jeunes de la wilaya et plus particulièrement ceux qui habitent les zones éloignées réclament à chaque tournée du premier responsable de la wilaya la prise en charge de ce problème. Les autorités locales ont pris des initiatives louables pour le logement rural, les routes et même le gaz naturel. Mais pour les distractions, rien n'a été fait ou presque. Quand on sait que la wilaya ne dispose que de cinq piscines, dont trois datent de l'époque coloniale, on comprend la détresse des jeunes. Seules les communes de Bordj Bou Arréridj, El Hamadia et Medjana ont chacune une piscine. Le chef-lieu a été renforcé par deux autres structures. Mais ces dernières ne sont pas à la portée de tout le monde. La piscine de l'hôtel Tergui propose des séances de natation à 300 DA l'heure. La pression sur les autres piscines comme celle du complexe sportif du 20 Août n'encouragent pas les gens à s'y rendre. Il y a autant de baigneurs dans les bassins qu'à l'extérieur. Les habitants des zones éloignées se retrouvent confrontés, quant à eux, à l'épineux problème du transport. Cinq piscines pour toute la wilaya Alors les jeunes qui ne peuvent plus supporter la chaleur se débrouillent comme ils peuvent. Ils plongent dans le moindre point d'eau, les oueds, les barrages, les réserves des chantiers et même dans les puits. Mais cette situation est dangereuse. Beaucoup de jeunes paient de leur vie l'envie pressante de se rafraîchir. Depuis le début de l'été, plusieurs jeunes entre 12 et 16 ans ont péri dans des points d'eau qui ne sont pas faits pour la baignade. La prise en charge de ce problème revêt une grande importance. Apparemment, le message est passé puisque le programme quinquennal 2010-2014 qui a été alloué à la wilaya contient plusieurs projets de ce genre. Dans un premier temps, ce sont les daïras qui vont en bénéficier. Les communes les plus peuplées suivront. En attendant, les citoyens qui n'ont pas les moyens de séjourner en dehors de la wilaya peuvent toujours aller en excursion. Les transporteurs privés ont trouvé un créneau porteur, celui des voyages organisés vers les plages les plus proches. Moyennant entre 400 et 600 DA, les citoyens peuvent passer une journée au bord de la plage. Ceux qui ne peuvent pas ou n'en veulent pas n'ont d'autre choix que de souhaiter que l'été soit le plus court possible. Ils peuvent aussi prier Dieu pour que la pluie tombe pour éteindre le feu et rafraîchir un air irrespirable.