L'Algérien ne consomme annuellement que 80 gr de miel alors que la consommation dans les pays de la rive nord de la Méditerranée varie entre 600 gr et 1,2 kg/habitant/an. Les pays arabes consomment une moyenne de 600 gr/habitant/an. «Nous projetons d'augmenter cette consommation à 250 gr/ha/an», nous a indiqué hier Mohamed Lekhal, président de la Fédération nationale des apiculteurs. Rencontré à l'occasion du salon du miel et des produits de la ruche qui se tient depuis le 15 juillet, et ce, jusqu'à la fin du mois, à la place de la Liberté de la presse au boulevard Hassiba Benbouali (Alger), ce professionnel qui parle au nom de 200 000 apiculteurs répartis à travers le pays a expliqué que l'objectif d'augmenter la consommation du miel sera atteint à travers la réalisation du programme quinquennal 2010-2014 pour la filière apicole. Lequel programme envisage d'augmenter le nombre de ruches à 2,5 millions alors que leur nombre actuel est de 1,5 million. La production passera à 45 000 tonnes d'ici 2014. Une enveloppe de 700 millions DA sera allouée pour l'acquisition d'un million de ruches au moment où le programme intégral a été doté de 15 milliards DA. La majorité des apiculteurs détiennent une moyenne de 200-250 ruches, a mentionné Mohamed Lekhal. La production de cette année atteindra 39 000 tonnes contre 30 000 tonnes en 2009. Une assurance totale Mohamed Lekhal a annoncé, par ailleurs, qu'une convention nationale sera signée avec la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) en septembre. L'assurance en question permettra de couvrir la totalité des risques inhérents à la filière y compris les biens immobiliers. «L'assurance est importante au regard du patrimoine apicole qui est d'une valeur de 26 milliards DA», a-t-il relevé. Avant de contracter cette assurance, la CNMA effectuera une expertise pour déterminer les risques. Une fois la convention signée, la caisse assurera un accompagnement aux apiculteurs et garantira un remboursement dans les meilleurs délais en cas de sinistre. Il est temps, de l'avis de ce professionnel, de passer d'une apiculture traditionnelle à une autre moderne pour augmenter la production à 30 kg/ruche contre 5 kg/ruche actuellement. Seule la hausse de la production pourrait ramener les prix à la baisse. Pour faire reculer les prix, les apiculteurs devront bénéficier des exonérations fiscales. M. Lekhal a parlé d'un projet d'accorder le statut d'artisan aux apiculteurs en vue de les faire bénéficier des exonérations fiscales. Mais le projet est encore au stade de la réflexion, a-t-il reconnu. Rencontré au niveau de son stand érigé à l'occasion du salon, Mohamed Athmane, apiculteur de la wilaya de Blida, a parlé des contraintes de la filière. Le vol des ruches reste le premier souci des apiculteurs en plus des pertes occasionnées suite au traitement des arbres par les pesticides. Avant de traiter les arbres, les agriculteurs ne contactent pas les apiculteurs pour déplacer les ruches, ce qui cause la mort du cheptel apicole. Il citera le cas d'un apiculteur de Blida qui a perdu 800 ruches à cause des pesticides.