Les éditions Colorset se caractérisent par la publication de livres d'art dont L'Epopée de Baba Merzoug. Le Canon d'Alger de Belkacem Babaci. Ce livre relate la saga passionnante et mouvementée de ce canon dont la réputation à son époque bien établie a dépassé les frontières. Sa puissance de feu et la fascination produite par sa destinée lui valurent une renommée dans tous les ports de la Mare Nostrum. Belkacem Babaci, narrateur hors pair sur les ondes de Eadio Bahdja, a fait dans ce livre une évocation sentimentale et historique de ce canon légendaire surnommé Baba Merzoug et nous a donné un avant-goût de cette histoire attrayante permettant ainsi à une relique d'être ressuscitée dans son authenticité. Sa saga reste lestée à celle d'Alger qui a subi divers assauts ennemis. Dans cet ouvrage, il appréhende un pan de l'histoire d'Alger appelée «El Mahroussa» par ce canon qui a connu une fin peu enviable. «Ce héros était le gardien de notre capitale, le redoutable cerbère posté en première ligne, au-devant des mille autres canons d'Alger toujours aux aguets scrutant le large, à l'affût du moindre assaillant en mal de tromper sa vigilance. Ce terrible canon fut et demeure une arme emblématique du combat héroïque du peuple algérien. Un canon très convoité Ses performances lui valurent d'être convoité dès sa fabrication et sa mise en service à Alger prises dans les rets des envahisseurs. Ce canon se trouve en France où il trône avec sa patine dans une place du centre-ville de Brest, dans le Finistère. Babaci, comme les membres du comité pour la restitution de Baba Merzoug, milite pour son retour depuis juillet 1999. Bon nombre de personnalités politiques et du gotha intellectuel sont favorables à sa restitution qui tarde à venir. L'auteur estime que ce canon qui faisait la force et la vaillance d'Alger doit revenir parmi les siens. En hommage à ce canon, Babaci a écrit l'histoire de ce «fleuron de l'artillerie algérienne qui régna de 1542 à 1816, soit du XVIe au XIXe siècles, durant des guerres entrecoupées de pauses de 20 à 50 ans selon les tentatives ennemies». Ce canon de 7 m de long pesant 12 t (pour l'époque) avec des boulets de 60 kg taillés dans du marbre et de la pierre a été exilé sciemment. Comme pour conjurer le sort de ce canon qui a âprement défendu Alger, Babaci dresse un tableau exhaustif de ce canon tout en estimant que les générations montantes doivent connaître Baba Merzoug. Cet ouvrage d'art est compartimenté en plusieurs chapitres dont «Ahmed Raïs», «En 1500, l'ennemi étranger était l'Espagne», «Qui est Arroudj», «Une épine plantée dans le cœur d'El Djazaïr», «Une simple jetée décidera du destin d'El Djazaïr», «Déroute de Charles Quint», «Baba Merzoug et le père Levacher», etc. Cet ouvrage fort intéressant nous introduit dans les méandres du passé pour conter cette époque empreinte de faits et d'évènements hauts en couleur avec comme pièce primordiale ce canon. C'est un livre qui se lit aisément, plein d'informations aussi captivantes les unes que les autres. Bien présenté, bien illustré et de bonne facture, ce livre devrait être dans toutes les bibliothèques.