L'association culturelle Tagmat, en collaboration avec le comité de village d'Ihamziène, dans la commune d'Illoula Oumalou, à 50 km vers le sud-est de Tizi Ouzou, organise depuis hier la première édition du festival de la robe kabyle à l'école primaire du village. En se rendant jeudi, la veille de l'évènement, à Ihamziène, un petit village de 450 âmes, perché sur une superbe colline, faisant face à la majestueuse chaîne montagneuse du Djurdjura et culminant superbement la plaine de Souamaâ, à 1200 m d'altitude, c'est tout le village qui est mobilisé pour réussir l'évènement, en dépit d'une chaleur torride. Plusieurs artisans, couturiers ainsi que des associations culturelles, venus des quatre coins de la Kabylie, y participent. «En dépit des moyens limités dont nous disposons, nous comptons relever le défi. Tous les moyens matériels et humains sont mis en place, stand, hébergement, etc.», nous dira d'emblée, Nasim Merzoug, en sa qualité de président de l'association, au sein du siège de l'association, sis au centre du village. «Tradition, préservation, modernisation et culture», est le thème de cette énième manifestation culturelle. Pour les deux jours de festivités, un programme aussi riche que varié a été concocté par les organisateurs. Après une tournée des invités au village avec le groupe Idhbalène et l'ouverture officielle de l'évènement, des expositions permanentes de robes kabyles et tenues traditionnelles ont eu lieu à l'école primaire. Parallèlement, et en présence des autorités locales, le foyer de jeunes, récemment construit, a été inauguré à l'occasion, durant la matinée du premier jour de l'évènement. Pour l'après-midi, outre la chorale et les pièces théâtrales, qui devaient être présentées au public, une conférence portant sur le thème de la robe kabyle a été animée par d'éminents universitaires et écrivains. Citons entre autres, l'enseignant de tamazight à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Pr Dahmani, l'écrivain Rabia Boualem et Saïd Chemakh, pour ne citer que ceux-là. Le deuxième jour, des défilés de mode ont été aussi prévus, au même titre que des habits traditionnels kabyles, des représentations de danse folklorique, en plus de l'élection et la remise de prix de la robe d'or. L'évènement sera clôturé par une soirée musicale. Une brochette de chanteurs de renom est attendue, tel Lani Rabah, la nouvelle star de la chanson kabyle Moumouh, Oulehlou… L'objectif assigné à cette louable manifestation culturelle, bénéfique à plus d'un titre selon les initiateurs, est de préserver et surtout promouvoir la robe kabyle en particulier et les habits traditionnels, et aussi faire connaître la culture vestimentaire au-delà des montagnes et de la région de Kabylie. D'ailleurs, le slogan choisi pour le festival le dit si bien : «La robe kabyle, habit du jour et de toujours». À signaler que le financement de la manifestation est assuré par la jeune association et le comité de village Ihamziène. «Nous avons cotisé et procédé à des quêtes pour cette première édition. A l'avenir, nous espérons que la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou fera un geste pour nous subventionner», dira à ce sujet, Kamel, trésorier de l'association. Pour rappel, la commune montagneuse d'Illoula Oumalou dans la daïra de Bouzguène, compte plus de 16 villages. Les habitants de la région restent jalousement attachés à leur culture et traditions ancestrales, culinaires, vestimentaires, religieuses et autres. Rien que pour la robe kabyle, jusqu'à nos jours, les femmes de la région la portent, pas uniquement à l'occasion des fêtes, mais aussi durant toute l'année. «Chez nous, les femmes et les filles portent au travail et à l'école des robes kabyles», nous déclara un villageois d'Ihamziène. Sur le marché, une robe kabyle coûte jusqu'à… 20 000 dinars et parfois plus. Un regain d'intérêt est affiché ces derniers temps pour cette tenue vestimentaire qui a résisté à tous les temps. Enfin, l'association Tagmat, qui a été pour rappel créée en 1995, compte récidiver chaque année. Elle compte à son actif plusieurs activités culturelles et caritatives.