Dans la matinée d'hier, le siège de l'APC de Draâ El Mizan grouillait de monde. La situation que vit cette commune est similaire aux autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Aucune APC ou presque n'est épargnée par cette ruée vers les services de l'état civil en cette période qui coïncide avec les inscriptions scolaires et la préparation de tous types de dossiers pour intégrer les établissements étatiques, poussant les jeunes et les moins jeunes à se bousculer devant les guichets de l'état civil. Les citoyens, pour se faire délivrer des papiers administratifs – extrait de naissance, fiche familiale ou autres – se trouvent face à une réalité des plus amères. Quelques fois, l'archivage de leur nom ou du nom de leurs parents est erroné, ou encore les archives sont complètement érodées à force d'utilisation. D'autres fois encore, c'est l'humidité qui oblige les agents de l'administration à transcrire les données qui ne sont pas bien visibles sur les supports papiers. Les APC travaillent toujours avec les anciennes méthodes Les mairies de la wilaya de Tizi Ouzou n'arrivent pas à ce jour à intégrer l'outil informatique dans leur système de gestion de délivrance de documents administratifs. Cependant, il faut noter que l'utilisation de l'outil informatique par le service d'état civil n'est pas affichée sur l'aune des priorités des responsables locaux et ce, malgré son importance dans la facilitation des processus de délivrance de papiers administratifs. Cet outil pourra réduire de manière notable le nombre de fautes commises par les agents de bureau chargés de délivrer ces papiers à des centaines de citoyens quotidiennement et aideront ces derniers à régler leurs affaires sans avoir recours à la justice dans des cas extrêmes. L'informatisation des bureaux doit émaner du ministère de l'intérieur pour ainsi mettre les moyens nécessaires pour accompagner cette opération qui sera, à coup sûr, la seule méthode pour endiguer la situation cauchemardesque que vivent les Algériens avec leur administration. À chaque fois qu'un même individu demande ce document, le micro est là pour le satisfaire sans devoir compulser les registres. Archiver les données des personnes sur des réseaux sécurisés devient une démarche inéluctable afin de parer à la dégradation du papier. Absence d'archives, long périple ! Pour Arezki, jeune d'Aït Kouffi (daïra de Boghni), la délivrance d'un extrait de naissance pour sa grand-mère est un vrai casse-tête. Il doit s'absenter toute une journée et faire la queue devant l'état civil de Draâ El Mizan durant toute une journée et attendre par la suite une semaine pour récupérer l'extrait de naissance désiré. Ce bureau d'état civil qui stocke toutes les archives des personnes nées avant 1900 de M'kira jusqu'aux Ouadhias vit sous tension quasi quotidiennement. Les archives sont parfois hors d'usage et les agents peinent à lire les noms et prénoms ; parfois la numérotation des registres n'existe plus. Des erreurs parfois sont transcrites. Et là, le demandeur reste le seul perdant. Il doit recourir dans certains cas à la justice pour notifier la correction du nom d'un des siens. Les efforts des agents de l'état civil n'arrivent pas à satisfaire la demande qui va crescendo. «Je suis en attente de réponse depuis deux jours. Les agents de l'état civil m'ont dit que je dois attendre pour vérifier le nom de mon grand-père, né en 1894. Les archives, je ne sais où ils les ont mises. J'ai déjà un ancien extrait de naissance délivré par cette administration. J'attends pour voir afin de préparer un dossier de nationalité», rétorque le jeune Mourad, d'Aït Yahia Moussa. Le chef du service d'état civil n'a rien voulu dire malgré notre insistance sur les procédures de récupération d'archives. Les conséquences des événements noirs de Kabylie Durant les événements noirs de Kabylie, les jeunes en colère se sont attaqués à plusieurs administrations locales. Les sièges de plusieurs APC n'ont pas été en reste et ont subi des dégradations dans plusieurs localités de la wilaya. Les APC ont fait appel à la population et ont déployé d'énormes moyens matériel et humains pour refaire ce qui a été détruit, surtout les archives de l'état civil. Le dernier attentat kamikaze qui a ébranlé la ville d'Aït Aïssi a touché une partie de l'APC. Les autorités travaillent d'arrache-pied pour endiguer la situation et refaire tout ce qui a été détruit.