Face au phénomène de la contrefaçon dans le marché des boissons, l'Apab mise beaucoup sur le projet de labellisation. A quand la concrétisation de ce projet ? Notre souhait est de finaliser le dossier avant la fin de l'année pour le soumettre aux autorités publiques. Nous sommes en train de travailler dessus depuis 2008. J'espère que nos partenaires, l'Ianor et GTZ, puissent terminer ce travail. La date de démarrage d'un certain nombre de procédures est prévue pour fin septembre. Nous allons lancer un certain nombre d'enquêtes et de règles pour pouvoir bénéficier du label. C'est là notre premier objectif. Le but est de sélectionner des laboratoires de contrôle qualité qui pourraient être agréés par les autorités. Que représente le marché informel dans la filière boissons ? Les faux producteurs pèsent lourdement sur le secteur. Ils freinent le marché, surtout pour les producteurs qui respectent les règles de fabrication. Nous avons constaté que des produits sont vendus à bas prix. Le choix est vite fait par le consommateur en optant pour la boisson la moins cher, mais sans s'intéresser à la question de la qualité. C'est là le vrai problème de la filière. Quels sont les risques encourus ? Les consommateurs sont exposés à des intoxications alimentaires. Ça peut aussi aller loin. Dans ce domaine, tout est important dans la production des boissons, à commencer par l'eau utilisée, la qualité de l'outil de production et des matières premières. Pour les boissons gazeuses, il y a lieu de savoir quel type de gaz utiliser. Il y a certains fabricants qui n'ont même pas cette conscience morale. Ils utilisent le CO2 industriel au lieu du CO2 alimentaire. Je ne parle pas de certains édulcorants et matières exploités. Les grands producteurs algériens respectent-ils les normes de qualité ? Comment sont-ils évalués ? Ils sont assujettis au contrôle. Il y a peut-être des professionnels qui estiment que c'est trop. Mais, personnellement, je dis, plus le système de contrôle est renforcé, plus la qualité est garantie. C'est ainsi qu'on pourra maintenir le cap et la qualité. Il faudrait maintenir toujours la notoriété sur les produits fabriqués. Cela nécessite des contrôles internes réguliers et des contrôles externes pour pouvoir s'auto-évaluer. Sur ce plan, l'Algérie compte des producteurs respectables qui ont même rivalisé avec les produits des multinationales. La création d'un laboratoire national de contrôle qualité est-il toujours à l'ordre du jour ? Le projet de création d'un centre technologique de contrôle est toujours d'actualité. Nous sommes en contact avec le ministère de l'Industrie et nous maintenons notre proposition. Le département de l'Industrie est en train de mettre en place le cahier des charges. Les prix des boissons gazeuses et des jus de fruits demeurent encore élevés. Comment expliquez-vous cela ? Effectivement, il existe un problème de prix des boissons gazeuses et des jus de fruit en Algérie. Les producteurs essayent de maintenir un certain équilibre et de se rapprocher du pouvoir d'achat. Mais il est encore difficile de réduire les tarifs étant donné les différentes charges de production à supporter. Pour le mois de Ramadhan, je ne pense pas que les producteurs vont augmenter les tarifs. Ils vont plutôt promouvoir leurs produits. Les fluctuations des prix du sucre sur le marché international ont eu un impact sur les producteurs et les transformateurs. Comment appréhendez-vous ce problème ? L'approvisionnement en sucre se fait actuellement dans des conditions acceptables avec le fournisseur principal, à savoir Cevital, qui a revu ses prix à la baisse. Il a été mis en concurrence par un certain nombre de grands producteurs. Aujourd'hui, nous sommes sur un marché équilibré en matière de prix. Propos recueillis par