L'arnaque immobilière a de beaux jours devant elle. A Béjaïa, nous apprend la section locale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), un entrepreneur multiplie les pressions sur les acquéreurs pour gonfler ses comptes. Dans un communiqué diffusé sur la toile, le bureau de la Laddh se dit préoccupé par la situation scandaleuse dans laquelle se trouvent les acquéreurs des 174 logements LSP de Tichy, dont la réalisation a été attribuée au promoteur immobilier Mahmoud Lalaoui. Le communiqué relève l'ensemble des infractions commises par ce promoteur. A commencer par l'exigence faite aux souscripteurs de payer au comptant des frais imaginaires. Selon le communiqué de la Laddh, le promoteur exige trois payements distincts cash et «sans passer par un crédit bancaire». Le premier paiement, d'un montant de 110 000 DA, devrait couvrir les frais du notaire, selon le promoteur. La ligue note que, selon la règle en vigueur, ces frais ne dépassent pas les 40 000 DA pour les logements de type LSP. Le second versement, d'un montant de 105 000 DA devrait couvrir les frais d'ascenseur, toujours selon les explications du promoteur. La ligue relève que ces frais sont inclus dans le coût global du projet, «selon la réglementation en vigueur». Enfin, indique le communiqué, le promoteur veut un autre versement de l'ordre de 450 000 DA. A défaut de leur acquittement de ces trois montants, les acquéreurs seront remplacés par d'autres, menace le promoteur, qui, semble-t-il, s'est même permis de majorer le coût du logement, et ce, en violation du cahier des charges. Selon le dossier présenté par l'association des acquéreurs, le promoteur aurait transgressé les lois régissant l'activité foncière, notamment le décret législatif n°93-03 du 01/03/1993, les textes d'application concernant le logement LSP, à savoir l'arrêté interministériel du 15/11/2000, le décret exécutif 94-308 du 04/10/1994 et l'arrêté interministériel du 09/04/2002 modifiant et complétant l'arrêté interministériel du 15/11/2000. En conséquence, le bureau de la ligue de Béjaïa exhorte les autorités concernées par la gestion de ce dossier à rétablir les acquéreurs dans leurs droits.