Au moment où les USA saluent dans un rapport rendu public les efforts consentis par l'Algérie dans le domaine de l'amélioration de la situation sécuritaire en mettant en avant l'arrestation ou l'élimination de 1300 terroristes depuis 2006 par l'ANP, la France, en revanche, vient à nouveau d'adresser une note à ses ressortissants sur le risque Algérie. Datant du 3 août, la note du ministère français des Affaires étrangères se veut être une série de conseils «de précaution et de vigilance» à l'intention des ressortissants français se rendant en Algérie. Rappelant les attentats sporadiques qui ont eu lieu dans le nord algérien, notamment en Kabylie, en juillet, ainsi que l'attaque terroriste de Tinzaouatine qui a fait 11 morts parmi les éléments de la gendarmerie, le document émis par la chancellerie française considère que «le risque en Algérie est trop élevé». «Les menaces renouvelées d'Al Qaïda au Maghreb islamique contre les intérêts français, la persistance d'attaques menées par les groupes terroristes, principalement contre les forces de l'ordre dans le quart nord-est du pays, mais susceptibles de concerner aussi bien les étrangers et d'autres régions, et la dangerosité accrue de la zone sahélienne, limitrophe de l'Algérie, aboutissent à ce que le risque terroriste reste élevé en Algérie», peut-on lire dans le même document. L'on retient donc que ces nouvelles recommandations émises par la chancellerie française pour ses ressortissants s'inscrivent à contre-sens du rapport du département d'Etat américain qui soutient, quant à lui, que la menace terroriste est globalement maîtrisée en Algérie, et ce, grâce aux efforts fournis en ce sens par le gouvernement algérien. Des restrictions aux voyageurs à connotation politique La nouvelle sortie du département français des Affaires étrangères, matérialisée à travers une note adressée aux ressortissants de ce pays résidant ou se rendant en Algérie, obéirait à des considérations politiques. L'on rappelle en ce sens l'entretien accordé au journal Le Parisien vers la fin du mois dernier à la suite de son périple sahélien dans lequel il sous-entend que l'Algérie ne mériterait pas son rôle de pivot dans la lutte que mènent les pays du Sahel contre la nébuleuse Al Qaïda. En décodé, Kouchner suggérait aux pays du Sahel, excepté l'Algérie, de confier leur destin à la France en matière de lutte antiterroriste.