Les brouilleurs de téléphonie mobile et wifi sont utilisés en Algérie sans aucune réglementation. Les mosquées, les universités et certains établissements scolaires recourent à ces moyens pour bloquer toutes les communications mobiles et les ondes wifi, ainsi que le bluetooth. Ce qui pose des désagréments aux abonnés, privés du champ de couverture du réseau. En effet, des riverains habitant dans la commune d'El Madania à Alger ont tenu à faire part de leur désarroi face aux utilisateurs des brouilleurs, notamment au niveau de la mosquée de la commune, brouillant tout le réseau de communication. D'autres citoyens habitant pas loin des institutions de l'Etat et édifices publics se lamentent de l'usage excessif de ces appareils empêchant les communications téléphoniques. Dans certains pays de la région, l'utilisation de ces appareils est réglementée. Les brouilleurs sont tolérés pour une utilisation en salle de spectacle, cinéma, salle de conférence, usines, hôpitaux, mais la responsabilité de l'utilisateur est engagée vis-à-vis de l'Etat. Une autorisation préalable est exigée. Plusieurs types de brouilleurs de téléphone existent avec des rayons de brouillage en champ libre pouvant aller sur plusieurs mètres. Ils sont utilisés pour éviter les nuisances des sonneries intempestives en des lieux réservés au calme, l'espionnage à distance (réunion d'affaires, regroupement…), le visionnage à distance des images et des problèmes liés à la sécurité (déclenchement de bombe, communication de prisonniers avec l'extérieur). En Algérie, il n'existe pas de réglementation spécifique à l'utilisation des brouilleurs de téléphone mobile, a-t-on appris hier auprès de l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPT). De la même source nous avons appris qu'aucune réclamation n'est parvenue en ce sens de la part des citoyens ou des institutions. Les trois opérateurs de téléphonie mobile affirment ne pas être au courant à ce jour de requêtes émanant d'abonnés à propos de la perturbation du réseau cellulaire. «Certes, parfois il y a des réclamations sur la qualité du réseau, mais les clients ne mettent pas en cause les utilisateurs des brouilleurs. Sur ce plan, on intervient et on vérifie la situation de nos antennes de couverture», a tenu à nous expliquer un responsable de Mobilis qui a requis l'anonymat. Les opérateurs de téléphonie mobile sont unanimes à dire que le contrôle des utilisateurs de brouilleurs n'est pas de leur ressort. C'est au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ainsi qu'aux services de l'ARPT d'intervenir pour éviter l'anarchie dans ce domaine. Hier, nous avons appris que les appareils de brouillage sont vendus dans les marchés, notamment à Sétif, pour les citoyens, sans aucun contrôle. Les universités algériennes et les établissements scolaires du palier secondaire ont acheté ses équipements afin de bloquer tous les réseaux de téléphonie mobile dans tous les centres d'examen. Cette initiative vise à supprimer toutes les tentatives de fraude faisant appel aux technologies modernes. Pendant les examens, les élèves trichent par des SMS et le bluetooth, d'où l'installation de ces appareils. Les fréquences de brouillage affectent directement le lien entre le mobile et l'émetteur de l'opérateur sur une zone donnée, selon la puissance de l'équipement acquis.