Plus de 1200 civils ont été tués en Afghanistan au premier semestre 2010, soit 25% de plus par rapport à 2009. Selon le représentant spécial de l'ONU à Kaboul, qui s'exprimait hier dans une conférence de presse, «1271 civils ont été tués et 1997 ont été blessés, la plupart grièvement» sur les six premiers mois de l'année. Le fonctionnaire onusien fait constater une augmentation de 25% du nombre de civils tués par les insurgés et par les forces internationales. Au total, le nombre de victimes - morts et blessés - a augmenté d'un tiers, les insurgés étant responsables de trois-quarts des actions conduisant à des morts et blessés. Les bombes artisanales et les attentats suicide - les deux modes opératoires favoris des talibans - sont la première cause de mortalité parmi les civils. L'ONU souligne par ailleurs que les assassinats ont quasiment doublé, notamment les meurtres de candidats aux élections législatives du 18 septembre. Cette tactique des insurgés vise également les chefs de tribus afin d'installer un climat de peur en ôtant aux villages et communautés leurs leaders traditionnels. Les bavures causées par les frappes aériennes de l'Otan, longtemps mises en cause par l'ONU et par le gouvernement du président afghan Hamid Karzaï, sont en baisse de 64%. La limitation de ces frappes, décidée en 2009 par le général Mc Chrystal alors commandant des forces américaines et internationales, avait permis une réduction du nombre de civils tués. Le général David Petraeus, nouveau commandant des forces internationales en Afghanistan, a édicté le 1er août des directives pour épargner les civils, poursuivant la stratégie de son prédécesseur de limiter le recours aux frappes aériennes. L'intensification du conflit a également provoqué une augmentation radicale des pertes dans le contingent international. Depuis le début de l'année, 426 soldats étrangers ont perdu la vie en Afghanistan, contre 520 pendant toute l'année 2009. Sur toute l'année 2009, plus de 2400 civils avaient péri en Afghanistan, soit une augmentation de 14% par rapport à 2008.