El Hadj Abderrahmane nous confie que les dernières chutes de pluie sur la région du Hoggar ont fait sensiblement baisser la température à In Salah où, en pareille période, le thermomètre affiche habituellement les 50-60°C. Temporaire, cette situation va changer radicalement dans les jours à venir, explique notre interlocuteur, qui précise que les fortes chaleurs font craindre le pire durant le Ramadhan. D'après ce cadre de Naftal, de nombreux décès sont survenus durant le mois de juillet à cause des températures caniculaires. «Des fois, ce sont deux à trois décès par jour, et les victimes sont en général de vieilles personnes malades», précise Abderrahmane, ajoutant qu'il y a eu également de nombreux décès parmi les malades chroniques. Selon lui, les gens ne sortent de chez eux qu'après 18h-19h, au moment où l'ardeur du soleil diminue. Hadj Toumi, un autre habitant de In Salah, nous fait savoir pour sa part que les variétés de dattes précoces locales (agaza et ghers) ont mûri dès le mois de juin. La chaleur a pratiquement brûlé les récoltes, d'où l'envolée des prix, explique-t-il. «D'habitude, le kilogramme de ghers ou d'agaza coûte à peine 100 DA, aujourd'hui, les fellahs exigent le double», affirme-t-il en notant que la spéculation sur les produits alimentaires a déjà commencé. «Tout est cher, les fruits, les légumes, la viande de dromadaire… je ne sais pas comment sera le Ramadhan ?», s'interroge-t-il. Nos deux interlocuteurs confirment que le marché de In Salah est approvisionné en grande partie par des commerçants de Tiaret, Mascara, Djelfa et El Goléa. «La production locale est insuffisante pour ne pas dire insignifiante par rapport aux besoins de la population», commentent-ils. Celle-ci dépasserait les 30 000 individus. Selon eux, «les milliards de DA qui ont été investis dans la mise en valeur agricole dans les différentes communes des daïras de In Salah et Ingher n'ont pratiquement servi à rien».