Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le recouvrement des libertés et le retour aux conditions normales d'exercice de la démocratie et la liberté de s'organiser ne sont pas contradictoires avec la poursuite de la lutte antiterroriste. C'est en tout cas l'intime conviction du Parti des travailleurs, dont la secrétaire générale a animé hier une conférence de presse, à l'issue des travaux du comité central. Pour la secrétaire générale du PT, rien ne s'oppose aujourd'hui au recouvrement des espaces démocratiques, au libre débat (comme celui d'avant-Octobre 1988). Sans le dire de manière directe, la SG du PT s'est clairement prononcée pour la levée de l'état d'urgence qui, pour elle, après le retour de la paix et de la sécurité - même si le terrorisme n'est pas totalement éradiqué - est exploité pour réprimer le droit de grève à travers le recours à la justice. Louisa Hanoune s'est longuement étalée sur la tenue du 6e congrès du PT qui doit avoir lieu à la fin de la semaine prochaine (27, 28 et 26 août 2010). Un congrès qui verra la participation d'un millier de délégués, dont la part de la femme militante n'est pas des moindres. La conférencière a précisé que dans les wilayas où les militantes ne sont pas déléguées, le comité central s'est réservé le droit de renvoyer la copie pour qu'elle soit corrigée. «Il ne s'agit pas de quotas, mais cela participe de la lutte du parti pour l'égalité en droits entre tous.» Sur le congrès lui-même, elle dira qu'il abordera beaucoup de questions, qui ont d'ailleurs fait l'objet de discussions internes à l'échelle de l'ensemble des wilayas. Des discussions qui se sont matérialisées à travers l'élaboration d'un bulletin interne. Des projets de résolutions sont d'ores et déjà prêts, concoctés pour la plupart à partir des propositions des militants à l'échelle nationale. Il s'agit de celles relatives à la politique générale et les perspectives, les jeunes, l'égalité en droits entre les femmes et les hommes et «comme principe démocratique et républicain» et donc l'abrogation du code de la famille qui continue à consacrer l'oppression des femmes dans notre pays. La problématique agricole n'a pas été écartée dans les différents projets de résolutions, tant elle constitue un axe fondamental dans le programme du PT. Les relations de ce dernier avec les différents syndicats seront également abordées, tout comme la nature de la représentation populaire. A ce sujet, Mme Hanoune a réitéré la revendication de son parti des élections législatives anticipées à une Assemblée constituante souveraine. Le congrès de la semaine prochaine abordera quelques amendements des statuts du parti dans le sens de l'élargissement de ses structures. La conférencière a précisé que les carences constatées sont dues essentiellement au manque d'encadrement. Aussi, il a été convenu de proposer l'élargissement du comité central qui ne compte que quarante membres et le secrétariat politique qui en compte treize. La conférence mondiale ouverte, dont le Parti des travailleurs en sera l'hôte en novembre prochain, a été également abordée par l'oratrice, précisant que beaucoup de militants et syndicalistes de différents continents y prendront part. Organisée en collaboration avec l'UGTA, cette conférence se veut une tribune contre la guerre et l'exploitation, entre autres. Sur un autre plan, et à la question de savoir si le Conseil d'Etat a tranché «l'affaire» opposant le groupe parlementaire aux responsables de l'APN, Mme Hanoune a indiqué que le Conseil d'Etat a accepté la requête, mais s'est déclaré incompétent. La SG du PT a précisé que vers la fin de l'année dernière, une solution a été trouvée par Ziari et consiste à verser leurs indemnités aux députés par le biais de chèques Trésor. Ces derniers sont ensuite versés dans le compte du PT, lequel rémunère ses élus.