Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a sommé hier Israël de «choisir entre la colonisation et la paix». Une déclaration qui résume la position palestinienne quant à l'issue des négociations directes prévues dans une dizaine de jours. Saëb Erakat a exprimé clairement la position palestinienne en acculant les Israéliens à faire le choix entre la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et la paix. Depuis Ramallah, le principal négociateur palestinien a indiqué que «le gouvernement israélien a le choix entre la colonisation et la paix, il ne peut pas avoir les deux». «Si M. Netanyahu décide de relancer les appels d'offres dans les colonies après le 26 septembre, il aura décidé de mettre fin aux négociations», a-t-il estimé, en référence à la date d'expiration du moratoire partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie décidé par le gouvernement israélien. M. Erakat a considéré «faisable» l'objectif de parvenir à un règlement global en un an. «Nous espérons que s'il (M. Netanyahu) est confronté au choix entre les colonies et la paix, il choisira la paix», a-t-il ajouté. M. Erakat a ajouté que «les Américains nous ont dit que si nous entamions les négociations directes, nous serions en meilleure position pour obtenir une extension du moratoire», a-t-il répondu. Il a déploré que M. Netanyahu ait réussi à donner, par ses demandes répétées pour des pourparlers «sans conditions préalables", l'impression que l'Autorité palestinienne renâclait en réclamant des garanties. «Il est parvenu à nous placer dans la situation d'aller ou de ne pas aller aux négociations et son but était de nous appeler à des discussions et que nous refusions. Et il dit ‘‘pas de conditions préalables'' et nous posons des conditions, et cela semble marcher», a regretté M. Erakat. «Toute négociation requiert des termes de référence, un calendrier et des obligations des deux parties», a-t-il argumenté. «Depuis le 21 et le 22 août, j'entends M. Netanyahu énoncer des conditions», a-t-il indiqué en référence aux commentaires du Premier ministre israélien dimanche selon lesquels un règlement devait être fondé «sur des arrangements de sécurité» satisfaisants pour Israël, la reconnaissance d'Israël «comme l'Etat du peuple juif par les Palestiniens», et mettre un «point final au conflit». «Si M. Netanyahu pose des conditions après avoir accepté ces pourparlers, cela revient à des négociations sans négociations, sans partenaire. Il me semble qu'il veut négocier avec lui-même ou sa coalition puis nous dire : «Voilà ce qui est bon pour vous les Palestiniens», a estimé M. Erakat Le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a balayé lundi les revendications palestiniennes, assurant que les exigences israéliennes ne pouvaient être assimilées à des «conditions préalables». «Je ne pense pas que le gel (de la colonisation) soit prolongé, et les Palestiniens ne peuvent pas se servir de ce fait comme d'un prétexte pour suspendre les négociations», a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. «Quand Israël demande à être reconnu comme Etat juif, ce n'est pas une condition préalable à des pourparlers, mais une des conditions qui doivent être remplies pour qu'un accord de paix permanent puisse être conclu», a-t-il affirmé. «Nous espérons que M. Netanyahu choisira la réconciliation plutôt qu'une poursuite de la confrontation, cela dépend de lui», a insisté