Le Hezbollah, qui accuse Israël d'avoir trempé dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, a été prié hier par le procureur chargé de l'enquête de fournir plus d'informations à l'appui et d'éclater la vérité sur la mort de cette personnalité. Il y a deux semaines, le chef du parti, Sayyed Hassan Nasrallah, a diffusé lors d'une conférence de presse ce qu'il a présenté comme étant des enregistrements vidéo réalisés par Israël, dans lesquels apparaissent des itinéraires empruntés par Rafic Hariri. Sur cette base, Nasrallah avait alors suggéré aux enquêteurs d'envisager un rôle d'Israël dans la mort de l'ancien Premier ministre, avant de leur adresser un dossier contenant selon lui suffisamment de preuves pour étayer son hypothèse. Les services du procureur chargé de l'enquête, Daniel Bellemare, disent avoir reçu ce dossier dans lequel figurent six DVD, mais ils ont toutefois déploré qu'il n'y ait pas davantage d'informations que celles présentées par Nasrallah. «L'information fournie se limite à celle diffusée lors (...) de la conférence de presse et ne contient pas le 'reste des preuves' auquel Hassan Nasrallah a fait allusion», écrivent les services de Bellemare, dans un communiqué publié hier. Depuis l'assassinat de Rafic Hariri, en février 2005 sur le front de mer de Beyrouth, l'enquête piétine et ne parvient pas à éclairer l'opinion publique sur les auteurs de cette forfaiture.