Moins d'une semaine avant le retrait d'Irak des forces de combat américaines, une cinquantaine de personnes ont péri hier dans le pays, victimes d'une série d'attentats suicide apparemment coordonnés. Les explosions, dans plusieurs endroits du pays, ont fait également plus de 200 blessés, soulignant l'état de fragilité dans lequel se trouve l'Irak depuis les élections législatives du mois de mars qui ont débouché sur une vacance du pouvoir, faute de majorité claire. Dans la ville de Kut, à 150 km au sud de Bagdad, un attentat suicide à la voiture piégée visant un poste de police a fait au moins 26 morts et 87 blessés, a rapporté le lieutenant-colonel Aziz al Amarah, chef de la force d'intervention rapide de la province de Wasit. «Plusieurs parties du bâtiment se sont effondrées et les corps de certains policiers, notamment celui du chef du commissariat, sont toujours sous les décombres», a précisé le responsable irakien par téléphone. A Bagdad, un scénario quasi similaire s'est déroulé devant un poste de police situé dans un quartier du nord de la capitale irakienne, à Kahira. Au moins 15 personnes ont été tuées et 56 autres blessées dans un attentat suicide au camion piégé, a-t-on appris de sources policières et gouvernementales. Le poste de police ainsi que plusieurs habitations alentour ont subi d'importants dégâts, a précisé une source au sein du ministère de l'Intérieur. Dans la ville à majorité chiite de Kerbala, au sud-ouest de Bagdad, au moins 29 personnes ont été blessées par l'explosion d'une voiture piégée, toujours devant un poste de police, a-t-on appris de source médicale. Dans le quartier d'Al Amil, à Bagdad, des inconnus ont tué un policier et en ont blessé un autre à un poste de contrôle. Dans le secteur de Kadimiya, l'explosion d'une voiture piégée a fait au moins trois morts et 44 blessés, rapporte la police. Dans la ville de Bouhriz, à 60 km au nord-est de Bagdad, des hommes armés ont placé des bombes à proximité de maisons de policiers avant de planter un drapeau aux couleurs d'un groupe islamiste affilié à Al Qaïda sur l'un des bâtiments, a-t-on appris de source policière. Cinq personnes ont été blessées. D'autres attentats menés dans les provinces de Diyala, d'Anbar et de Kirkouk ont porté le bilan de cette journée de violences à plus de 50 morts. Dans la plupart des attaques, les forces de sécurité étaient prises pour cible.