Les syndicats autonomes de l'éducation s'interrogent sur la démarche initiée par Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, où il instruit les directeurs de wilaya de l'éducation à engager le dialogue avec les bureaux de wilaya des syndicats. Les syndicats autonomes de l'éducation s'étonnent de la nouvelle instruction ministérielle et n'affichent pas d'intérêt à l'ouverture du dialogue avec la base, tant que cette démarche ne règlera pas les points importants que comportent leur plateforme de revendications. Joint par téléphone hier, Nouar Larbi, coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a estimé qu'il aurait été plus judicieux que le premier responsable du secteur ouvre les portes du dialogue avec les bureaux nationaux des syndicats et qu'il respecte ses engagements signés dans les PV de réunions, organisées avec ces derniers à plusieurs reprises, notamment celui relatif à l'abrogation de l'article 94-158, portant gestion des œuvres sociales. «Pourquoi le ministre n'a pas proposé un dialogue sérieux avec les syndicats, afin d'aller directement aux solutions des problèmes du secteur», s'exprime Nouar larbi, qui ajoute que la nouvelle instruction «va nous mener à la case départ». Selon lui, le ministre n'a jamais tenu ses promesses. Il citera à titre d'exemple plusieurs dossiers négociés et signés avec PV de réunion, comme l'élaboration d'un système de la médecine du travail, la création de primes supplémentaires. Pour sa part, Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a rappelé que son syndicat a toujours été attentif à l'appel de dialogue, mais qu'il faudrait d'abord introduire les pourparlers avec le bureau national des organisations syndicales, absent depuis le mois de février 2010. Achour Idir, porte-parole du Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), partage l'avis de ses confrères et indique que le dialogue auquel le ministre appelle «ne règlera pas les dossiers importants de la plateforme de revendications», ajoutant que de cette façon «la tutelle veut impliquer la base pour absorber le mécontentement des enseignants et régler par la même occasion la crise qui règne au niveau du département ministériel». Cette initiative ne peut résoudre, selon la même source, que les problèmes limités exprimés par les enseignants des wilayas, à savoir l'organisation des concours, le mouvement des enseignants et les rappels sur salaire. Le CLA appelle, par ailleurs, à un dialogue constructif et serein capable de trouver des solutions adéquates aux requêtes des enseignants. Des assemblées générales seront organisées durant la première semaine de septembre au niveau des wilayas, pour décider de la suite à donner au mouvement de protestation.