Des pratiques commerciales surgissent pendant le mois sacré de Ramadhan, au prétexte que c'est le mois des festivités nocturnes. Des habitudes bonnes pour certains mais très mauvaises pour d'autres. En plus du commerce des friandises comme qalb ellouz et zlabia, Ramadhan est le mois de prédilection pour la vente anarchique de brochettes de viande et d'escalope de dinde. Des brochettes de merguez, de viande et d'escalope de dinde à 10 DA, il y a de quoi douter de la qualité de ces produits. Cette activité est très répandue durant le mois de Ramadhan, on ne sait trop pour quelle raison, mais nul doute qu'elle est due à la folie dépensière des algériens et à leur penchant gastronomique déséquilibré. Dans les quartiers populaires d'Alger, des bandes de jeunes investissent un bout de trottoir, érigent un barbecue et n'oublient pas un sèche-cheveux pour attiser le brasier. Normal jusque-là, puisque d'autres produits très sensibles aux variations de températures sont vendus dans la journée dans les mêmes conditions. Les marchands de grillades pensent eux aussi à se faire de l'argent mais à quel prix ? Si vous demandez d'où provient la viande, tout le monde tourne la tête. L'odeur n'est pas saine non plus et son aspect est douteux. Les citoyens font la queue pour s'arracher les sandwiches que la plupart badigeonnent d'une petite couche de harissa, histoire de relever le goût. La plupart ne sont certainement pas conscients du danger qui les guette. Consommer de telles viandes est vraiment risqué pour leur santé. Le temps est révolu où l'on disait que l'algérien est muni d'un antidote et qu'il peut manger ce que bon lui semble. C'est l'intoxication alimentaire sévère qui peut survenir, peut-être même l'infection botulique. Pour les consommateurs prudents, il n'est pas nécessaire de faire appel aux services du contrôle de produits ou ceux de l'hygiène. Comme dit le vieil adage, «ainek hya mizanek», c'est-à-dire qu'avec les yeux seulement, on peut comprendre qu'il s'agit de produits douteux, qu'il faut donc éviter comme la peste. Selon le président de l'association de protection des consommateurs et du cadre de vie, Malek Ouaddah, «la prolifération de vendeurs de brochettes est due à la passivité des services de sécurité. Les jeunes en question ne sont pas inquiétés. Donc, ils peuvent vendre comme bon leur semble. La viande qu'ils proposent n'est ni frigorifiée ni protégée». M. Ouaddah précise que «les Apc de leur côté n'ont pas assez d'autorité. De ce fait, il faut agir d'une manière concrète, car cela est un risque de plus qui met en danger la santé des citoyens». Alors, à quand alors le grand coup de pied dans la fourmilière ?