Le drame qui a secoué Constantine et toute l'Algérie, le Ramadhan de l'année 2005, continue à hanter les familles des victimes, notamment des deux jeunes Yacine et Hocine, les deux enfants les plus affectés parmi les neuf victimes, dont la verge a été mutilée et présente actuellement une nécrose. Selon Abdelhamid Belaid, père du jeune Yacine, qui a maintenant 8 ans, son fils subira le 15 septembre une nouvelle opération et un contrôle à l'hôpital de Beni Messous au niveau du service du Pr Hantala qui a pris en charge ces victimes depuis le drame. Quant à la prise en charge de ces jeunes enfants, M. Belaid affirme que le ministère de la santé s'est désengagé totalement de ses promesses. Le sit-in qu'il avait observé le mois de novembre 2009 devant le siège du ministère de la santé a été violemment réprimé, selon toujours M. Belaid, qui souligne que le SG du ministère leur a affirmé que le dossier est inexistant au niveau du département de Barkat (ancien ministre de la santé). Rappelons qu'au lendemain du drame du mois de Ramadhan 2005, le ministre de la santé de l'époque, Amar Tou, avait annoncé publiquement sa décision de prendre en charge les soins des victimes et «de brûler les fautifs comme ils ont brûlé ces enfants», selon ses propres propos. Ainsi, le combat de ce père de famille continue, mais pour les autres familles «la majorité des parents ont lâché à cause des problèmes financiers», a-t-il indiqué. Sur un autre volet, la bataille juridique lancée au lendemain du drame n'a pas trouvé d'épilogue. M. Belaid précise que «l'affaire est actuellement au niveau de la cour suprême depuis le mois de juillet dernier». Pour rappel, le tribunal correctionnel d'El Khroub (Constantine) avait rendu en 2008 son verdict dans l'affaire des enfants circoncis, en condamnant les deux chirurgiens, Ahmed Boumezbar et Abdelhalim Djebbari, poursuivis pour négligence médicale ayant entraîné un handicap permanent, à une peine de 4 mois de prison avec sursis chacun, assortie d'une amende de 5000 DA. Cette condamnation a été qualifiée de «scandaleuse» par les parents des victimes. Aujourd'hui, M. Belaid se bat seul et se dit déterminé à aller jusqu'au bout en usant de tous les moyens qu'il jugera légaux pour voir les coupables jugés de nouveau.