Les «émirs» du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) innovent en matière de discrimination au sein même de cette organisation, décidant, selon des repentis, de déposséder les nouvelles recrues de leurs armes. Les nouveaux recrutés, qui se font rares dans les maquis, sont dépossédés de leursc armes afin de tenter de les empecher de se rendre aux autorités, selon eux. Cette décision aurait été prise par les «émirs» du GSPC, vétérans du GIA, qui ne veulent accorder le droit dans les maquis d'avoir une arme qu'aux anciens et hommes de confiance des chefs de cette nébuleuse. Cette situation illustre le caractère tribal qui règne en maître dans les maquis du GSPC et par ailleurs le manque de confiance et le désarroi qui gagne les rangs de cette organisation terroriste. Les quelques éléments recrutés depuis quelques années n'ont, jusqu'à présent, pas été armés et d'autres dépossédés de leurs armes, ceux soupçonnés de vouloir se repentir, craignant des départs collectifs des maquis avec armes et bagages. Par ailleurs, des vétérans sont chargés de les surveiller de très près et de tenter de les décourager par la ruse et autres méthodes de fuir les maquis, comme informer les recrues de l'existence de mines tout autour des camps de cette organisation terroriste et dont seuls quelques éléments, généralement des vétérans du GIA, connaissent l'emplacement, de façon à ce que ces éléments ne tentent pas de fuir ces maquis et restent près de ceux chargés de les surveiller. Les «émirs» du GSPC redoublent de ruse et de mauvais comportements envers ces éléments, au fur et à mesure que le repentir fait tache d'huile dans les maquis et que le nombre de membres de cette organisation ayant déposé les armes augmente. Un de ces repentis raconte qu'il a été contraint de temporiser pendant des mois avant de voir l'occasion de fuir les maquis se présenter à lui, après que l'ANP eut bombardé la cache terroriste, provoquant la fuite de ceux qui étaient chargés de ne pas le laisser quitter les lieux. Cette organisation vit une situation de déstabilisation actuellement, telle que dans les campements de cette nébuleuse, les éléments évitent de s'éloigner trop de leurs acolytes, de crainte d'être soupçonnés de tenter de quitter les lieux et être ainsi tués. Les «émirs» acceptent parfois de remplacer les pistolets automatiques et fusils mitrailleurs des nouvelles recrues par des fusils de chasse quand la situation géographique des lieux où sont installés ces campements rend difficiles les possibilités de fuite, rapportent des repentis. Les «émirs», déstabilisés par le repentir de nombre de leurs officiers, ne trouvent pas dans les maquis des éléments capables de pouvoir convaincre les candidats au repentir de renoncer au dépôt des armes.