«Pour se faire établir un extrait de naissance ou une fiche familiale à Oran, il faut se lever tôt, montrer patte blanche et faire jouer son réseau de connaissances», dira un citoyen rencontré au niveau des guichets de l'état civil de l'APC du secteur urbain d'Es Seddikia. Cette situation constatée ces derniers jours touche un grand nombre de communes de la wilaya d'Oran. «Vous savez, les responsables ont oublié que la période de la rentrée scolaire est toujours synonyme de chaînes devant les guichets de l'état civil. Ils n'ont pas anticipé cette situation et voilà où nous en sommes, pour avoir un banal extrait de naissance j'ai été contraint à sillonner les APC d'El Barki, des Castors, de haï Dhaya et même du centre-ville sans obtenir satisfaction», dira un autre citoyen rencontré lui aussi à l'annexe du secteur urbain d'Es Sedikkia. Au niveau de l'hôtel de ville, un responsable du service de l'état civil qui n'a pas souhaité s'exprimer sur la situation a tout de même affirmé que c'est une situation inédite que vit cette année la ville d'Oran. «Nous nous sommes concentrés sur la mise en œuvre des procédures de délivrance du S12 et nous avons oublié que d'autres documents aussi importants sont très demandés par les citoyens à la veille de la rentrée scolaire. C'est une situation que personne ne peut nier ou cacher, mais je peux vous assurer que tout rentrera dans l'ordre dans les tout prochains jours.» Un salarié que nous avons rencontré au niveau du service de l'état civil a affirmé pour sa part que pour se faire délivrer un extrait de naissance original pour son fils, il a dû faire intervenir son réseau de connaissances. «Pour obtenir la prime de scolarité je suis obligé de fournir à mon employeur une fiche familiale et des extraits de naissance originaux pour mes deux enfants. Et figurez-vous, je n'ai pu obtenir ces documents qu'en faisant intervenir mon réseau de connaissances pour me procurer, d'une autre APC, des documents vierges et les présenter à celle du secteur urbain de Sidi El Bachir pour avoir ces documents. C'est une aberration, pour me faire établir des documents de l'état civil j'ai fait intervenir un employé de la pharmacie du centre hospitalo-universitaire d'Oran, allez comprendre quelque chose», dira-t-il. Cette situation qui risque de durer dans le temps a donné des idées aux intermédiaires qui ont fait leur apparition aux abords des sièges des APC. Et dans la bourse de leurs offres, se faire délivrer une fiche familiale coûte 200 DA, un extrait de naissance 500 DA alors que pour le S12, ça continue de flamber puisque le prix n'a pas baissé en dessous des 4000 DA, selon un grand nombre de citoyens qui se disent dépités et surtout qui n'arrivent pas à comprendre qu'on laisse cette faune de rabatteurs proposer leurs services au grand jour sans qu'ils ne soient inquiétés.