La 15e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) continue de susciter des réactions contre les décisions «hâtives» de ses organisateurs. Après la «polémique» sur l'interdiction de participation des éditeurs égyptiens, le Snel est monté hier au créneau pour signifier leur refus de la tenue du 15e Salon international du livre (Sila) d'Alger sous les chapiteaux prévus à cet effet au niveau de l'esplanade du 5 Juillet et ont insisté sur la nécessité de son retour au Palais des expositions. Dans un communiqué sanctionnant une séance de travail, signé par le président du Syndicat national des éditeurs de livres (Snel), Ahmed Madi, les éditeurs affirment avoir décidé «à l'unanimité de la non-convenance du lieu choisi pour l'organisation du 15e Sila sous un chapiteau sur l'esplanade du stade 5 Juillet», pour plusieurs motifs. Ainsi, poursuit le communiqué, «nous considérons que le cadre d'expression légal et naturel de ce genre de manifestations culturelles et économiques est tout indiqué et existe déjà», c'est-à-dire la Safex. «Nous n'avons nullement l'intention de partir ailleurs», expliquent les rédacteurs du communiqué, refusant «de partir à l'aventure comme cela a été le cas lors de la 14e édition, dont nous ne retenons que le côté négatif de son choix, fut-il alors cette solution de recours comme se plaisait à le répéter son commissaire». Pour étayer sa position, le Snel «détaille» son refus du chapiteau, à travers un tableau comparatif entre le Palais des expositions qui s'étale sur une superficie de 47 000 m2 et le chapiteau du 5 Juillet installé sur une surface de 13 000 m2. En plus de ce détail de taille, les éditeurs évoquent la non-disponibilité du transport desservant le chapiteau ainsi que la difficulté de la circulation. Outre l'exiguïté des airs de parking au 5 Juillet, les éditeurs mettent en avant pour justifier leur position, l'incompatibilité des espaces réservés notamment aux ventes-dédicace, conférences et autres cafés littéraires, alors que la Safex dispose de salles et espaces adéquats. Ils ont également relevé l'inexistence des banques et hôtels ni à l'intérieur ni à proximité du site, l'exposition des lieux aux conditions climatiques sans oublier le coût de la location de l'espace qui s'élève à 3000 DA/m2 contre 2500 DA pour la Safex ainsi que l'aspect sécuritaire «inexistant», selon eux. Cet aspect même est celui évoqué par le commissaire du festival, Smaïn Ameziane, pour justifier l'exclusion des éditeurs égyptiens. Un argumentaire «qui ne tient pas la route», selon bon nombre d'observateurs qui rappellent la sécurité assurée à la délégation du Ahly à Tizi Ouzou. Nos tentatives de joindre le commissaire du salon pour recueillir sa version des faits et de probables décisions qu'il aura prises ont été vaines. A quelques jours de l'ouverture du salon, la tension monte comme une chaleur hors saison. Le boycott de l'évènement par les éditeurs nationaux se précise de plus en plus mais les organisateurs promettent une grande fête et des… surprises.