Le président rwandais Paul Kagamé, qui prêtait serment pour un second mandat de sept ans, a rejeté des accusations le mettant en cause sur le plan des droits de l'homme et a juré de ne pas laisser orienter son pays par les détracteurs occidentaux de son régime. Le chef de l'Etat sortant a remporté l'élection présidentielle du mois dernier avec 93% des voix. On lui reconnaît un effort de reconstruction et de retour à la paix. «Il nous est difficile de comprendre ceux qui veulent nous donner des leçons sur l'intégration, la tolérance et les droits de l'homme. Nous rejetons toutes leurs accusations», a affirmé lundi soir le président rwandais après la cérémonie d'investiture. Il a estimé que le plus gros problème de l'Afrique ne résidait pas dans un déficit démocratique mais dans la dépendance à l'égard des pays donateurs. Les gouvernements et les ONG occidentaux ne répondent devant aucune autorité de leurs tentatives d'empiètement politique sur les droits d'Etats souverains, a-t-il ajouté. Kigali a réagi à la diffusion d'un projet de rapport de l'Onu selon lequel l'armée rwandaise pourrait s'être rendue coupable de génocide dans la République démocratique du Congo (RDC) voisine durant les années 1990. Le Rwanda a menacé de retirer toutes ses troupes des opérations de maintien de la paix de l'Onu si le document n'était pas modifié. Lors de son investiture, à laquelle assistaient une dizaine de dirigeants régionaux, Paul Kagamé a dit que des puissances étrangères continuaient de faire pression sur le Rwanda pour que sa politique soit définie selon des clivages ethniques, ce qu'il a dénoncé comme une survivance de l'époque coloniale. «Cette méthode peut marcher ailleurs, mais dans notre cas la division et l'extrémisme politiques ont abouti à une dévastation complète de notre pays», a-t-il dit par allusion au génocide de 1994, dans lequel périrent plus de 800 000 Tutsis et Hutus modérés.