Le chemin desservant le village Aguemoun, commune d'Iflissen, est devenu, au fil du temps, presque impraticable. Long de 2 km environ, ce tronçon routier escarpé qui relie le village Aguemoun au chemin communal est complètement défoncé. Depuis 1989, année de sa réfection en tri-couches, aucun autre travail d'entretien n'a été effectué depuis. Pourtant, il est dans un état lamentable. Il demeure en fait, à ce jour, l'éternel oublié des autorités locales. A l'approche de la saison hivernale, les habitants d'Aguemoun et plus particulièrement les automobilistes craignent que la situation n'empire davantage sans que l'APC intervienne. Perché sur une magnifique colline qui offre une vue imprenable sur la Méditerranée, le village Aguemoun, qui englobe en son sein environ 400 habitants, souffre de nombreuses insuffisances qui ne se limitent pas uniquement à la dégradation de ce chemin. Les aléas son multiples dans cette bourgade de la Kabylie maritime. L'autre problème épineux dont souffrent les habitants est sans conteste le manque d'eau à longueur d'année. «On n'y comprend rien. Ils ont installé un réseau de distribution d'eau potable depuis plus de 22 ans maintenant et aucune goutte d'eau n'a coulé depuis !», s'exclame un villageois et d'ajouter : «Nous n'avons jamais bénéficié d'un litre d'eau alors qu'on parle de projets pharaoniques en matière de construction de barrages dans notre wilaya.» Les villageois ne doivent leur salut, pour s'approvisionner en eau potable, qu'à d'anciennes fontaines et à l'achat des citernes d'eau à un prix qui dépasse 1000 DA. Hormis l'installation d'un réseau d'assainissement, le village est dépourvu de toute autre infrastructure de base. Même une école primaire fait cruellement défaut au niveau de ce village. Les élèves sont ainsi obligés de se déplacer à plus de trois kilomètres jusqu'au village Issenadjen pour rejoindre les bacs de l'école. Si une école primaire n'existe pas à Aguemoun, que dire alors d'une agence postale ou encore d'un foyer de jeunes ou d'autres commodités comme le téléphone, etc. Seule consolation, le village est raccordé au réseau d'assainissement et celui de l'électricité. Aguemoun est l'exemple type d'un village kabyle où tout manque. Et à Iflissen, les cas de villages qui manquent de tout dans cette commune maritime aux multiples potentialités jamais exploitées sont légion. Citons l'exemple des villages Tassenant, Iguer n'Tala, Tissira, Tala Ncbaha et Ifalkan. La commune d'Iflissen avec ses 38 villages a les moyens de prendre son envol sur tous les plans : sa façade maritime peut constituer à elle seule une véritable source de richesse pour peu que les pouvoirs publics daignent se pencher sur ce volet.