La grève entamée le 5 septembre par le personnel de l'intendance du secteur de l'éducation, ponctuée par des sit-in devant les directions de l'Education à l'échelle de 32 wilayas et qui en est déjà à sa deuxième semaine va-t-elle être reconduite officiellement ? La réponse sera connue aujourd'hui à l'issue de la réunion de la commission de suivi de la coordination nationale du personnel de l'intendance de l'éducation (CNPIE) qui sanctionnera le rassemblement national prévu devant le siège de la centrale syndicale. Si la commission de suivi de la CNPIE juge satisfaisante la première semaine de grève ainsi que les sit-in tenus le jour de la rentrée scolaire devant les directions de l'Education à l'échelle de 32 wilayas, elle reste cependant sceptique par rapport à la suite à donner au mouvement. «Nous préférons ne pas précipiter les choses. Laissons à la base le choix de décider de la suite à donner à notre action, légitime, précisons-le», expliquera dans une déclaration au Temps d'Algérie un membre de cette commission qui affirme que «le ministère n'a pas daigné nous entendre». La grève devait être automatiquement reconduite dans ce cas de figure, à se fier au préavis déposé le 22 août dernier, mais les pressions subies par les membre de la commission ainsi que bon nombre d'intendants fait «hésiter» notre interlocuteur. «Deux intendants ont été suspendus de leurs fonctions sous prétexte qu'il ont failli à leur missions, ajoute la même voix, rappelant que la grève des intendants est légale. «Nous étions en grève lorsque la vente de manuels scolaires et la distribution de la prime de scolarité – les deux raisons invoquées dans les décisions de suspension – ont débuté», explique notre source, non sans rappeler d'autres formes de pressions qu'il dénonce au passage, exercées par l'administration pour casser le mouvement des intendants. «Les forces de l'ordre ont été réquisitionnées par les walis ordonnant aux intendant de reprendre le travail, notamment à Médéa et Bouira», regrette notre interlocuteur, ajoutant que des mises en demeure verbales ont aussi été émises dans «le seul but de nous faire peur». «En tout cas, la base semble déterminée à faire valoir son droit», estime ce syndicaliste qui prévoit une approbation «massive» de la poursuite de la grève. Il appellera dans la foulée le ministère à ouvrir les portes du dialogue. Selon également le porte-parole de la CNPIE, la décision de tenir un rassemblement devant le ministère de l'Education sera entérinée au cours de la réunion d'aujourd'hui. Dans un document «explicatif» remis aux directions de l'Education et tout en rappelant la justesse de leurs deux principales revendications, à savoir le bénéfice des primes de rendement et de documentation, les intendant récusent les déclarations du ministre selon lesquelles seuls les enseignants bénéficient de ces primes, citant notamment le corps des adjoints d'éducation et celui des conseillers d'orientation scolaire. «c'est un deux poids, deux mesures», dénonce-t-on.