Les travailleurs de l'éducation, qui attendent de connaître réellement les améliorations dans leurs nouvelles fiches de paie, conformément aux mesures portant sur les indemnités annoncées par le département de Benbouzid, risquent de prendre leur mal en patience. Et pour cause, la grève d'une semaine reconductible entamée depuis hier par le corps d'intendance risque de différer l'application de cette nouvelle grille des salaires, objet de contestation à travers le mouvement de grève mené conjointement par l'Unpef et le Cnapest depuis près d'une semaine. En effet, les intendants des établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa sont entrés depuis avant-hier en grève. Le personnel de l'intendance du secteur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa a observé hier un sit-in de protestation devant le siège de la direction de l'éducation. A travers cette action, qui vient en appui au débrayage en cours, les intendants réclament leur part du gâteau. Lequel gâteau a déjà fortement déçu le reste de la corporation du secteur, en l'occurrence les enseignants, les adjoints d'éducation, les corps communs et le personnel administratif. Les intendants réclament, en fait, l'octroi de deux primes en rapport avec la documentation et l'expérience pédagogique professionnelle, desquelles ils ont été «exclus» dans le nouveau statut particulier promulgué en 2007. Faisant partie jusque-là de l'organisation de Sidi Saïd par leur affiliation à la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), le corps d'intendance de Béjaïa s'en démarque désormais. Référence faite à la déclaration qui nous est parvenue hier, les intendants de Béjaïa dénoncent vigoureusement «l'attitude négative et laxiste de la Fnte» et de la tutelle. Par ailleurs, les intendants frondeurs ont tenu à marquer leur adhésion totale aux décisions du bureau national, déposées la semaine dernière au niveau du ministère de l'Education nationale. Avec l'entrée en action du corps d'intendance, la situation se complique davantage dans le secteur de l'Education nationale qui continue de broyer du noir. Un secteur marqué par un dialogue de sourds entre les différentes parties en conflit, les syndicats et le ministère. Tout concourt à une année blanche. Les tout prochains jours risquent de confirmer ce cas de figure si le bras de fer perdure. En attendant, les parents d'élèves sont plus que jamais inquiets par ce statu quo qui ne peut qu'engendrer des conséquences néfastes sur la scolarité de leurs enfants, notamment ceux qui s'apprêtent à subir les examens de fin de cycles.