Jeudi et vendredi, les nombreux trabendistes qui squattaient les trottoirs de l'avenue Colonel Lotfi, à Bab El Oued, n'ont pas pris le risque de poser leurs tables. Aux alentours du marché couvert des Trois Horloges, le trabendo a commencé à se rétrécir. Mais, contrairement à la Basse-Casbah, où les policiers sont présents en nombre et en permanence depuis l'interdiction du marché informel, aucun agent n'est présent en tenue officielle dans cette partie de Bab El Oued. Ceci dit, les habitants et commerçants de la rue Bouder (Ex-Deux Moulins), demandent «une intervention urgente» pour déloger les vendeurs illégaux. La police va-t-elle interdire le commerce informel à Bab El Oued comme elle l'a fait la semaine passée à la Basse-Casbah ? Tout porte à le croire. Une tournée dans les différents quartiers de cette commune du centre-ville laisse cette impression. Il y a des signes qui ne trompent pas. A Bab El Oued, le trabendo a pris pied dans le quartier Les Trois Horloges et les rues environnantes. Parmi ces artères, citons l'avenue Colonel Lotfi qui relie le chef-lieu communal au jardin Taleb Abderrahmane, accessible directement du côté de la DGSN. Déjà au jardin, l'ambiance a nettement changé. Pour le mieux. Les trabendistes des cacahouètes, qui étaient très sollicités par les passants, ont en effet disparu comme par enchantement. Le bouquiniste aussi. Les citoyens en quête d'un taxi se tiennent debout sur la chaussée parce que les trottoirs sont en travaux. Un entrepreneur est en train d'enlever le carrelage pour le remplacer. Entre le jardin et le cœur de Bab El Oued, c'est un trajet de cinq minutes à pied. Il suffit d'emprunter l'avenue Colonel Lotfi. D'habitude, les trottoirs de l'avenue sont squattés par des trabendistes qui proposent des effets vestimentaires (sous-vêtements ), du consommable informatique, des cacahouètes et des cigarettes. Les vendeurs attirent une importante clientèle au point de rendre impraticables les trottoirs. Les passants doivent ainsi circuler au milieu des voitures pour faire vite. Maintenant, la rue a été évacuée de ses petits vendeurs et les trottoirs ont été rendus aux piétons. Contrairement à la Basse-Casbah, où les policiers sont présents en nombre et en permanence, aucun agent de l'ordre n'est visible en tenue officielle sur cette voie. Devant le magasin «Zahrat Al Khalidj», qui propose des tenues vestimentaires compatibles avec la religion, une importante décharge attire les regards. Les bacs, très sales, sont pleins d'ordures au-delà du raisonnable. Tout autour, des sachets ont été entreposés en attendant leur collecte par les équipes de Net-com. Les Trois Horloges, un des bastions de l'informel Ce n'est qu'une fois arrivé aux Trois Horloges qu'on rencontre les premiers trabendistes qui exposent leurs marchandises à même le sol. Sur la gauche, se trouve la mosquée avec son magnifique jardin public. Auparavant, un marché informel des produits de l'électroménager et de l'informatique a été constitué. C'était là que les trabendistes proposaient des téléviseurs, DVD, microordinateurs portables, téléphones cellulaires et leurs accessoires. Ce commerce parallèle n'a plus cours. La chaussée et les trottoirs ont été désormais réservés uniquement à la circulation automobile et piétonne. Une partie des trabendistes qui y occupaient la voie publique étaient descendus, vendredi soir, vers le carrefour où se croisent l'avenue Colonel Lotfi et le boulevard Basta Ali. L'activité n'y était vraiment pas importante. Quelques jours auparavant, le carrefour était presque fermé à la circulation automobile. Le trabendo y était à son comble et l'affluence des acheteurs ne manquait jamais. Le commerce illicite demeure toutefois intact autour du marché couvert. Les rues environnantes sont bouchées de tables de vente des fruits et légumes où des centaines de jeunes sont là, debout, avec à la main leurs produits : des jeans, maillots de marques internationales, baskets et téléphones portables. Cette façon d'occuper impunément la voie publique a toujours été dénoncée par les habitants et les commerçants légaux. Ils ont à maintes fois demandé aux élus, aux autorités locales ainsi qu'aux services de sécurité d'intervenir et d'évacuer les lieux. La passivité de tout ce beau monde devant l'anarchie commerciale n'a pas découragé pour autant les gens à relancer, à chaque fois que l'occasion se présente, leurs doléances. Pour preuve, le 15 septembre, les habitants de la cité Bachdjarrah I ont réitéré leur appel à interdire le trabendo dans leur quartier, les habitants et commerçants de la rue Ahmed Bouder (Ex-Deux Moulins), à Bab El Oued, ont demandé «une intervention urgente» pour déloger les trabendistes. «Nous venons par la présente vous demander une intervention urgente pour l'éradication des marchands informels dans notre rue. Nous vivons le calvaire nuit et jour. Bagarres, insultes, menaces, insanités sont notre lot quotidien», écrivent-ils dans une lettre ouverture adressée aux autorités.