Le scrutin, en Afghanistan, sent la poudre. Quelques heures seulement après l'ouverture des bureaux de vote, la Commission des plaintes électorales assurait déjà avoir enregistré des irrégularités dans au moins deux bureaux de vote de Kaboul. Il s'agit des deuxièmes législatives depuis la chute des talibans fin 2001. Elles interviennent un an après une présidentielle calamiteuse entachée de fraudes massives au profit du président Hamid Karzaï, finalement réélu. Environ 10,5 millions d'Afghans étaient appelés aux urnes pour choisir leurs 249 députés à l'Assemblée nationale parmi plus de 2500 candidats. Quelque 68 sièges sont réservés à des femmes. Outre la menace des talibans d'attaquer bureaux de vote, candidats, organisateurs du scrutin et tout électeur qui n'aura pas obéi à leur ordre de boycotter les élections, deux sujets inquiètent la communauté internationale, qui soutient financièrement et militairement depuis la fin 2001 le régime de Hamid Karzaï : le taux de participation et les fraudes. Inquiétudes justifiées. Le scrutin avait beau être protégé par quelque 400 000 policiers et soldats afghans et étrangers, les citoyens ne se sont pas précipités aux urnes : seuls 40% ont voté d'après les chiffres officiels de la commission électorale indépendante. Quant aux irrégularités, «le système a été amélioré, tout le monde le reconnaît, mais la fraude est, après la sécurité, un motif majeur d'inquiétude», a ajouté le responsable de la sécurité de l'Onu. Au moins 14 morts Sur le terrain, la situation s'est envenimée au fur et à mesure que la journée avançait samedi. Dans la province de Khost (sud), une bombe a explosé dans la matinée dans une école qui servait de bureau de vote, blessant trois personnes, dont deux observateurs afghans, selon les autorités locales. Par ailleurs, deux personnes ont été tuées par une roquette tirée sur une maison dans la province de Nangarhar, dans l'est du pays. Le gouverneur de la province de Kandahar a annoncé.