La Gendarmerie nationale vient encore une fois d'arrêter à Tébessa, cette fois-ci, un jeune homme de 19 ans à bord d'un véhicule de marque Peugeot, en possession d'un kilogramme de corail. Le trafiquant se dirigeait probablement vers la Tunisie où est habituellement écoulée cette précieuse marchandise, en collaboration avec des réseaux internationaux composés d'Italiens et de Tunisiens, apprend-on du syndicat des marins pêcheurs qui appelle l'Etat algérien à créer une police des pêches pour «arrêter le massacre». Selon Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs, qui dénonce le massacre au grand jour subi par cet «animal marin», principalement sur la côte est du pays, avec des «méthodes barbares», plus de 3 tonnes pillées sur nos côtes ont été saisies depuis l'année 2000. Si l'on prend en compte, selon toujours notre interlocuteur, le prix du corail algérien, du reste très prisé dans le monde de par sa très grande qualité, estimé à 800 euros le kilogramme, le montant de la marchandise saisie s'élèverait à pas moins de 2,4 millions d'euros. Affichant une inquiétude somme toute justifiée quant aux proportions alarmantes que prend ce phénomène, M. Bellout avouera que malgré les saisies importantes opérées jusque-là, un quart seulement du corail pillé est récupéré. Le drame, pour lui, réside aussi dans le recours aux «méthodes barbares» d'arrachement, en déracinant complètement le corail à l'aide de croix de Saint André ou encore de fil en acier. Tout en regrettant le laisser aller «des uns et des autres», en matière de contrôle, M. Bellout estime que «sa destruction massive continue». C'est dans ce sillage que le président du comité national des marins pêcheurs appelle «les hauts responsables de l'Etat» à créer une police de la pêche, «non seulement pour arrêter le pillage du corail dont la pêche est pourtant interdite depuis 2000, mais aussi, pour prémunir contre la pollution de plus en plus ravageuse de nos côtes». D'ici à 2040, prévient-il, «on n'aura plus de poisson sur nos côtes». D'après M. Bellout, pas moins de 120 000 bateaux transitent par nos côtes annuellement, déversant toutes sortes de produits polluants. Si rien n'est fait dans ce sens, s'alarme encore notre interlocuteur, «la Méditerranée deviendra une mer morte». S'il admet que des lois existent en matière de protection de la faune et de la flore marines, M. Bellout estime qu'il est grand temps de renforcer ces dispositifs.