Décidément, les malfaiteurs recourent à tous les stratagèmes pour se faire de l'argent. Ils volent, tuent et pillent en dehors de toute morale. Certains qui se croient plus futés pratiquent l'abus de confiance. Mais l'histoire du receveur de la poste d'Ouled Dahmane, commune pauvre située au nord de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, dépasse l'entendement. Il a simulé sa propre disparition. Comme le crime n'est jamais parfait, il s'est fait prendre. Récit d'un vol pas comme les autres. A. M., le receveur de la poste de la commune de Ouled Dahmane, âgé de 47 ans, qui n'a pas donné signe de vie avec la somme d'un milliard six cent millions de centimes, a poussé la mise en scène jusqu'à refaire surface avec les pieds et les mains ligotés. Sa réapparition a lieu aux alentours de Medjana alors qu'il a officiellement disparu à Bordj Bou Arréridj. Il pensait s'en tirer avec une version digne des films d'horreur. Il aurait été kidnappé par un groupe et séquestré dans un lieu inconnu. Mais il a oublié que les enquêteurs qui ont travaillé sur sa disparition rapportée par notre journal à la suite d'une plainte de son épouse ont été intrigués par le trou qui est apparu dans la caisse et surtout suivi l'achat par sa famille de plusieurs biens dont une villa dans un quartier chic de la ville de Bordj et même de plusieurs voitures. Confondu par ces preuves, le faux disparu qui a pris le temps d'acheter le silence de plusieurs de ses collègues de la direction de la wilaya avec des prêts pour certains et des dons pour d'autres a fini par tout avouer. Il prenait de l'argent directement de la caisse, ouvrait des carnets d'épargne pour les citoyens de la commune sans que ces derniers soient enregistrés sur le réseau informatique de la poste. Il les alimentait et retirait les sommes en falsifiant les reçus de versement. Présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Bou Arréridj, il a été placé sous mandat de dépôt. Ses complices ont bénéficié de citation directe. Ce qui est sûr, c'est que cette affaire ne passera pas inaperçue et ternit l'image de la poste. Elle pourrait même être suivie de mesures. L'implication de plusieurs cadres est grave pour la réputation d'un organisme qui gère des millions de comptes.