Ils sont près de 700 travailleurs recrutés par le biais de l'Anem pour le compte du projet du tramway de Constantine à la société italienne Pizzarotti chargée de la réalisation à observer une grève depuis samedi soir. Ainsi, tous les chantiers sont à l'arrêt pour protester contre le retard dans le payement et la suspension de la prime de panier depuis le mois de Ramadhan. Un autre élément qui a suscité la colère des travailleurs, c'est le non-respect de l'accord convenu avec la direction et qui consistait à octroyer des avances sur salaire à l'occasion de l'Aïd et de la rentrée scolaire que les travailleurs rembourseront sur trois mensualités ; or, ils ont été surpris de constater que les retraits se sont effectués en une seule fois sans les aviser. Le mouvement de protestation a commencé timidement le samedi soir pour se propager et atteindre tous les chantiers le dimanche. Les travailleurs protestent et saisissent l'occasion pour dénoncer les conditions de travail dans lesquelles ils exercent, notamment les licenciements sans préavis et ce qu'ils appellent «dépassements» de la part des italiens. Un autre point phare de la discorde, la désignation d'un syndicat par la direction italienne sans consulter aux préalables les travailleurs, ce que ces derniers dénoncent et affirment ne pas se reconnaître dans ce syndicat «imposé». De son côté, la direction de Pizzarotti Constantine juge cette grève «illégale» et affirme par le biais de son représentant qu'ils sont en négociations avec le syndicat et qu'ils vont rencontrer un groupe de l'UGTA afin d'étudier les demandes des protestataires. Ces derniers exigent une amélioration des conditions de travail ainsi qu'une augmentation de 20% des salaires. Sur un autre volet, il faut reconnaître que les travaux du projet du tramway de Constantine avaient enregistré un retard de près d'une année. Plusieurs difficultés retardent le projet en raison du terrain terriblement accidenté, qui se trouve au cœur des appréhensions. D'ailleurs, et lors d'une rencontre d'évaluation technique, le premier responsable de la société italienne (Pizzarotti) a indiqué que «des inconvénients qu'on ne peut pas prévoir pourraient freiner l'avancement des travaux et perturber les délais de livraison du tramway prévue dans 31 mois à partir du 26 octobre 2008». Il est à rappeler enfin que le coût du tramway est évalué à 330 millions d'euros. L'entame de la prochaine phase du chantier au centre-ville, prévue initialement pour les premiers mois de cette année 2010 et qui connaît également un retard, inquiète particulièrement. L'intervention en zone urbaine peut constituer un véritable casse-tête pour les responsables en charge de l'exécution du projet en question. A ce sujet, les travailleurs assurent que les délais ne seront pas respectés !