Dans le cadre de l'opération de lutte contre le crime économique, on apprend de sources proches que le groupe Eriad Sétif est encore une fois sous la loupe des enquêteurs de l'inspection générale des finances (IGF). Ces derniers sont au siège de la direction générale depuis une semaine. Il s'agirait essentiellement d'enquêtes sur des affaires de dilapidation, de détournement de deniers publics et de créances impayées. L'affaire remonte à 2006 où le parquet avait ordonné plusieurs décisions de mises sous mandat de dépôt de 9 cadres, dont deux ex-PDG, pour détournement de 9 milliards, et de 7 commerçants dans une affaire de 70 milliards de centimes constitués essentiellement de créances impayées datant de plusieurs années dans les unités des Bibans de Bordj Bou Arréridj, des Ziban de Biskra et de Fouara de Sétif. Cependant, à l'époque, certaines sources n'ont pas hésité à avancer le chiffre de détournement d'un total de plus de 381 milliards accumulés sous forme de créances impayées conclues par les différents directeurs d'unités en complicité avec leurs PDG et où une partie des clients restait en fuite. Une affaire qui aurait bien pu incriminer bien d'autres cadres non entendus par le parquet. A l'origine, nos sources affirment que «l'examen des comptes sociaux de l'exercice 2005» de la part du conseil d'administration a fait apparaître un constat de non-gestion. Et que «les bilans comptables et financiers de l'année 2005 n'ont pas été certifiés par les commissaires aux comptes», témoigne-t-on. Une affirmation qui mettait en doute la gestion des années antérieures mais qui pourrait bien trouver son prolongement dans les résultats des exercices postérieurs qui ne semblent guère aussi réconfortants. A l'époque, le procès était qualifié de «bombe à retardement» et que les condamnations prononcées par la cour de Sétif n'étaient que la partie visible de l'iceberg de l'affaire des 381 milliards de centimes de créances impayées, rapportée par nos sources. Et c'est justement ce qui était porté pour provoquer des rebondissements inattendus dans les jours à venir, qui impliqueraient des sphères de décision du groupe Eriad Sétif qui n'avaient pas défilé devant le parquet lors du procès de 2006.