L'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger a affirmé hier que la règle de partenariat 49%-51% exigée pour tout opérateur étranger qui souhaite investir en Algérie n'est pas une contrainte en soi. Il a indiqué que cette règle a été nouvellement introduite dans le cadre du changement de l'orientation économique du pays et a certes suscité des hésitations, mais elle ne constitue pas un blocage pour les opérateurs étrangers, notamment les Américains. «Je ne pense pas que le problème se situe au niveau de l'application de cette règle. Ce qui peut poser problème est l'absence de visibilité dans un pays où on décide d'investir. Les opérateurs sont prêts à se conformer à cette règle, à fournir les documents nécessaires pour suivre les procédures, mais ils craignent l'absence de stabilité dans le secteur économique et réglementaire à court ou à long terme. Ce qui fait que beaucoup d'opérateurs hésitent à prendre des risques et à engager de l'argent qui n'est pas le leur parfois. A part cela, il n'y a rien qui puisse repousser les investisseurs», a expliqué David Pearce, ambassadeur des Etats-Unis à Alger lors de son intervention à répondre à certaines préoccupations exprimées par les opérateurs américains présents en Algérie depuis le début de la semaine pour tisser des relations de coopération et de partenariat. En signe de volonté de promouvoir l'axe Alger-Washington dans divers domaines, il s'est engagé à mettre en place un attaché agricole au niveau de son ambassade pour trouver les opportunités d'affaires dans ce secteur porteur. «C'est un poste qui n'existe pas depuis 18 ans», a-t-il encore indiqué. Cette promotion passera par la signature de plusieurs accords de coopération entre les deux pays. L'ambassadeur américain a souligné que l'accord TIFA signé en 2003 n'a pas été loin. Il a plaidé pour la signature d'un accord de non double imposition. «Il faut absolument le faire. Ce n'est pas au gouvernement de le proposer, mais c'est aux hommes d'affaires algériens et américains de travailler et de le faire aboutir», a-t-il encore précisé. Pour un accord de non double imposition L'accord de non double imposition, a tenu expliquer de son côté Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), peut être signé entre deux pays lorsque les échanges économiques et commerciaux atteignent un certain seuil de façon à exonérer l'investisseur du payement d'import dans l'un des deux pays», a-t-il indiqué en soulignant que l'Algérie a signé une quarantaine d'accords similaires avec des pays arabes, maghrébins, asiatiques et européens. «Les conditions sont favorables pour la signature de cet accord avec les Etats-Unis», dira M. Boukhalfa, qui souligne que le seuil des échanges reste à l'estime des deux pays. L'autre contrainte exprimée par les opérateurs est l'absence de ligne aérienne directe entre Alger et Washington. «Le transport existe par bateau entre Alger et Houston mais la ligne aérienne est encore au stade de négociations. Air Algérie est intéressée par l'ouverture de cette ligne mais elle ne peut signer le open sky qu'à condition d'un certain nombre de changements sur le plan juridique et réglementaire», a-t-il expliqué. Les opérateurs américains ont posé des questions sur l'environnement des affaires en Algérie et le contenu de la législation en matière d'investissement, ainsi que sur le crédit documentaire, la règle de partenariat et le transfert de dividendes. Le ministre des finances Karim Djoudi est intervenu en début de matinée pour exposer les grandes lignes de la politique financière adoptée par l'Algérie. Pout sa part, la représentante du bureau des PME américaines à Washington est revenue, dans son intervention, sur les mécanismes d'aides et facilitations accordées par les autorités américaines aux PME lors de la dernière refonte de la réglementation. Elle a affirmé que le capital de ces dernières est passée de 2 à 5 millions de dollars. Elle a affiché son optimisme quant aux opportunités d'affaires qui peuvent naître entre les PME algériennes et américaines.