La situation se détend peu à peu en Équateur. Le président socialiste équatorien Rafael Correa a pu rejoindre jeudi soir le palais présidentiel. Une opération militaire lui a permis de quitter l'hôpital de Quito où des policiers le retenaient depuis la mi-journée pour manifester contre les mesures d'austérité. Il avait dénoncé, un peu plus tôt dans la journée, une «tentative de coup d'Etat» sur une chaîne de télévision locale. Le chef de la police a démissionné de ses fonctions hier. Des militaires ont occupé l'aéroport de Quito et des policiers se sont emparés du Congrès dans la matinée de jeudi, amenant le gouvernement équatorien à déclarer l'état d'urgence. Des dizaines de policiers ont manifesté dans la principale caserne de la capitale, mais aussi à Guayaquil, la grande ville portuaire du sud-ouest et à Cuenca, des manifestations qui ont débouché sur des échauffourées et l'emploi de gaz lacrymogènes. Le chef de l'Etat, qui s'était rendu aux abords de la principale caserne de la capitale pour tenter de calmer les agents, a lui-même essuyé une bombe lacrymogène et a dû quitter les lieux. Il a ensuite visiblement perdu ses nerfs, arrachant presque sa cravate en criant aux policiers : «Si vous voulez détruire la patrie, allez-y. Mais ce président ne cédera pas». Les appels au calme se sont multipliés depuis les pays de la zone. Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé sur Twitter jeudi les «peuples» de l'Alba, bloc anti-libéral latino-américain, et de l'Unasur, Union des pays sud-américains, à défendre le président équatorien Rafael Correa.