Comme partout ailleurs, la population de la commune de Boudjima, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, s'oppose à la réalisation d'un centre d'enfouissement technique au niveau du village Yafadjène. En premier lieu, ce sont les habitants de ce village, dont la vie est déjà sérieusement empoisonnée par la gigantesque décharge publique qui ont manifesté leur opposition à la réalisation d'un CET censé accueillir les déchets de l'ensemble des communes de la Kabylie maritime. Jusque-là, les choses se sont déroulées le plus normalement du monde. Mais voilà que quelques jours après le lancement par les initiateurs de l'opposition d'une pétition appuyant le rejet de ce projet, le président de l'APC de cette localité s'est, pour ainsi dire, mis de la partie en «revendiquant» la primauté de cette opposition. C'est du moins ce qui se dégage d'un avis émanant de l'APC de Boudjima et signé par le premier magistrat de la commune. Il est dit dans ledit document que les initiateurs de cette démarche ne se sont jamais rapprochés des services du P/APC pour d'éventuels renseignements. Le communiqué du P/APC, élu sous les couleurs du RCD, fait savoir que le problème remonte à l'exercice 2006. C'est à ce moment que le choix d'implanter un CET intercommunal (Boudjima-Ouaguenoun), parmi les 39 sites retenus à cet effet, a été retenu par les services de la wilaya. Il est ajouté que durant cette année-là, les membres de l'Assemblée locale de Boudjima avaient déjà rejeté, à l'unanimité, l'idée de création d'un CET au niveau de leur commune. Tout semblait donc rentrer dans l'ordre jusqu'au mois de juillet quand, à l'issue d'une journée d'étude organisée dans l'APW de Tizi Ouzou, la direction de l'environnement est revenue à la charge en réitérant sa volonté de maintenir le projet de l'implantation d'un CET intercommunal à Boudjima. Après les habitants de Yafadjène qui, faut-il le signaler, est le village natal du P/APC, c'est au tour de ce dernier de saisir officiellement le directeur de l'environnement pour lui signifier cette opposition. Indirectement, il a accusé certaines parties de vouloir «récupérer politiquement» cette occasion pour se replacer au niveau local. Au-delà de la question environnementale, même les CET n'échappent pas à la politique.