Cinq formations politiques sur 29 en lice ont obtenu le nombre de suffrages suffisants pour siéger au Parlement du Kirghizistan, à l'issue des premières élections démocratiques organisées dans un Etat d'Asie centrale. Selon les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la campagne électorale a été intense et a aidé l'ex-république soviétique à progresser sur la voie de la démocratie après des années de régimes autoritaires. Le scrutin de dimanche visait à tourner la page du règne de Kourmanbek Bakiev, chassé par une révolte populaire en avril, et de réaffirmer l'unité nationale après les violences ethniques qui ont fait plus de 400 morts en juin dans le sud du pays. La consultation s'est déroulée sans violence ou fraude majeures, et plus de la moitié des électeurs inscrits (57%) ont déposé un bulletin dans l'urne. Le taux de participation le plus élevé (66%) a été enregistré à Och, deuxième ville du pays et point de départ des émeutes ethniques entre Kirghizes et Ouzbeks de souche. Ata Jourt, un parti bien implanté dans l'électorat de la communauté kirghize du sud, arrive légèrement en tête après le dépouillement de 96% des voix, a annoncé la commission centrale électorale. Selon la commission, cinq partis ont obtenu plus de 5% des suffrages au niveau national et plus de 0,5% dans chacune des régions du pays, seuil requis pour être représenté au Parlement. Le futur Premier ministre qui sera désigné par le nouveau Parlement aura pour tâche, quatre mois après des affrontements ethniques meurtriers dans le sud, de ressouder le pays.