Lancée en 2001, la formule de logement de type location-vente, confiée à l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (Aadl), fêtera dans quelques mois ses dix ans d'existence. Pendant cette période, des milliers de familles algériennes ont nourri l'espoir d'acquérir un logement par le biais de cette formule qui a convenu surtout aux couches moyennes et pauvres de la société. Avec un salaire stable (SNMG) et un apport ne dépassant pas les 170 000 DA, l'Algérien deviendra propriétaire d'un bien immobilier. Du jamais vu jusque-là dans notamment les grandes villes comme Alger. Mais en faisant le bilan, la formule a fait des millions de malheureux à travers le pays. Il n'y a eu en fin de compte que 55 000 heureux (bénéficiaires) au bout des années de réalisation, pour un pays qui compte plus de 35 millions d'habitants. Une goûte d'eau dans un océan. Ajoutons à cela la gestion confuse du programme, le traitement de faveur, les passe-droits et les attributions au forceps. Le bilan est aujourd'hui plus que catastrophique avec des projets qui s'éternisent et des souscripteurs qui attendent la moindre information sur leurs cas, considérés initialement éligibles à ce programme avec des documents à l'appui. Dans notre dossier, des bénéficiaires et des postulants témoignent de leur désarroi et s'interrogent sur le sort de leurs dossiers, estimant que le logement en location-vente est la seule issue à leur calvaire. Ils ne peuvent pas postuler pour le LSP, géré de manière opaque par les commissions de daïra et qui nécessite une mobilisation financière, et le logement social octroyé désormais aux habitants des bidonvilles. En fin de compte, les Algériens buttent sur «une politique de l'habitat qui n'a ni queue ni tête», pour reprendre les propos des demandeurs.