Les nouvelles approches du financement du logement par le biais desquelles le bénéficiaire devient partie prenante du dispositif, a suscité un engouement certain auprès de la population éligible. L'une de ces formules les plus récentes est la location-vente (L-V). L'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) a été chargée de chapeauter cette opération, au titre de maîtrise d'ouvrage. L'opération a été lancée en août 2001 et orientée vers le segment le plus important de la demande solvable, à savoir les revenus moyens. Fondée sur la notion d'accession à la propriété, la formule constitue l'amorce d'une solution à la crise du logement dans toute son étendue et sa complexité. Il faut dire que la L-V a redonné espoir à de larges franges de la société. Pour le programme de 2001, il a été prévu 20 000 logements de ce type et 35 000 autres en 2002. En somme, 55 000 logements seront financés sur concours définitif de l'Etat et seront remboursés par le locataire-acquéreur sur 20 ans, sans intérêts. Environ 55% de ce programme ont été confiés à des entreprises nationales, soit un total de 19 250 logements. Le second programme a été réparti sur 24 wilayas alors que le premier a touché 8 wilayas. La réussite qui a marqué cette opération n'a pas laissé indifférents les décideurs. Les ministères de l'Habitat et des Finances ont aussitôt signé un accord permettant à la CNEP/Banque (Caisse nationale d'épargne et de prévoyance) de s'engager pour la réalisation d'un autre programme de 65 000 logements suivant le formule L-V. Deux principales raisons ont motivé la décision des deux ministres : satisfaire les nombreux demandeurs qui n'ont pas pu s'inscrire sur les tranches de 2001 et de 2002 et utiliser les surliquidités dont dispose cette banque. L'année 2003 a été marquée, faut-il le rappeler, par le limogeage inexpliqué et inattendu du directeur général, M. Bounafaâ après deux années du lancement de l'opération. Durant cette année, le système de brigades 3X8 a été également imposé sur chantier à toutes les entreprises réalisatrices. Ce qui n'était qu'une “farce” de trop aux yeux des Algériens devenait petit à petit une réalité. Pour le programme de 2001, un glissement de quelques mois a été enregistré. Des paramètres liés à la pénurie en matériaux tels que le ciment, la maladie du Sras empêchant le rapatriement des ouvriers chinois, les intempéries et le séisme ainsi que la défaillance de quelques entreprises réalisatrices sont à l'origine de ce retard. Pourtant, l'ex-DG de l'AADL promettait la livraison de quelque 10 000 logements en décembre 2003. Son limogeage, intervenu à quelques jours de la date fixée, a remis en cause cette décision. En effet, au cours d'une conférence de presse, le DG par intérim a annoncé le report de la livraison de ce quota qui s'étalera sur le premier trimestre 2004. Les 10 000 premiers logements seront livrés en mars 2004 et les 10 000 restants du programme 2001 le seront en août. Il s'agit d'un “léger décalage dans les délais de réalisation”, est-il expliqué. Par ailleurs, le fait que la date des livraisons soit fixée par le maître de l'ouvrage qui est l'AADL n'a pas été du goût des responsables hiérarchiques. D'aucun estiment que le report pour une date ultérieure est loin d'être innocent ou contractuel … B. K.