En prévision de l'augmentation de l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet, le ministère de l'Agriculture envisage d'augmenter la prime accordée aux transformateurs qui opteront pour l'utilisation exclusive du lait cru dans la production. «La prime d'intégration passera de 4 DA à 7,5 DA par litre», a annoncé hier Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture, en marge de la rencontre tenue avec les présidents et secrétaires généraux des chambres d'agriculture de wilayas. Le ministre a précisé que la proposition a été soumise au Conseil interprofessionnel du lait (CIL) pour discussions et validation. Pour éluder les perturbations qui caractérisent la filière, il a proposé aussi la création d'un réseau entre l'ensemble des intervenants. Lors de cette rencontre consacrée à la nouvelle loi fixant le mode d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, Rachid Benaissa a exhorté les présidents des chambres pour jouer leur rôle d'intermédiaire entre le ministère et les agriculteurs. Ils devront apporter également des réponses aux investisseurs qui veulent lancer des projets dans le domaine agricole, comme ils sont appelés à organiser des concours dans les différentes filières. Parmi les concours figurent celui du meilleur producteur céréalier, meilleur élevage bovin laitier et meilleur producteur de tomate industrielle. Lors des débats, certains agriculteurs ont relevé les difficultés rencontrées pour se conformer à la nouvelle loi pour passer du droit de jouissance à une concession de 40 ans. L'absence du plan cadastral, par exemple, est un frein pour se conformer à la loi, ont-ils relevé. Pour ce cas précis, le ministre a promis de solliciter les secteurs concernés pour dépasser cet obstacle. La nouvelle loi sur le foncier agricole mettra un terme à la spéculation pratiquée par certains, nous a indiqué Djalali Hadj, président de la Chambre d'agriculture de la wilaya d'Aïn Defla. Dans cette wilaya, les agriculteurs ont relevé leur incapacité de payer la redevance inhérente à l'exploitation des terres. Ils n'ont pas payé depuis 23 ans, soit depuis 1987, date correspondant à la promulgation de la dernière loi sur le foncier agricole, a-t-il relevé pour signifier l'importance des montants que devront payer les agriculteurs. En guise de solution, le ministère de l'Agriculture a décidé d'établir un échéancier pour chaque agriculteur pour payer les arriérés de droits de jouissance. L'Etat n'effacera pas ces dettes, a souligné le même responsable, ajoutant que les agriculteurs peuvent payer selon un calendrier établi par les domaines. En ayant son droit de concession, l'exploitant agricole pourra recourir au partenariat national pour trouver les financements nécessaires à la modernisation de son exploitation.