La perturbation de la distribution du lait en sachet, enregistrée ces derniers jours, ne serait due, selon le ministre de l'agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaïssa, «qu'à des actes de provocation de certains opérateurs qui prennent les consommateurs en otage». Toutefois selon certains opérateurs, «ces perturbations sont dues au fait que l'Office National Interprofessionnel du Lait (ONIL) aurait décidé de diminuer les quotas habituels de poudre de lait attribués aux transformateurs». Le ministre a indiqué, à ce propos, que «sur les 80 laiteries qui s'approvisionnent auprès de l'Office, 70 ont déjà trouvé un compromis sur la réduction de l'utilisation de la poudre et l'augmentation du taux d'intégration du lait cru dans le lait en sache». S'agissant des autres unités, il dira «qu'elles ont pris leur quotas du mois de juin et sont en discussion au sein du CIL». Rachid Benaissa a souligné que «la réduction des quotas n'est pas encore appliquée, puisque la commission de régulation, chargée de ce dossier au niveau du CIL, n'a pas encore rendu publiques ses conclusions». Il faut savoir que le rôle de cette commission est de trouver des moyens pour répartir la poudre entre les unités de transformation et de stimuler l'intégration du lait cru dans le processus de production du lait en sachet. D'autres commissions ont été installées par le CIL, notamment celles de la production animale, qui s'occupe du développement des cultures fourragères, de la protection et de la santé animale, de l'habitat et de l'hygiène et celle portant sur la formation. Le ministre a, par ailleurs déclaré que «l'Etat est prêt à orienter le soutien accordé par les pouvoir publics à la subvention de la poudre de lait vers l'utilisation du lait cru par les transformateurs. Il a estimé dans ce sens que «la rationalisation de l'utilisation de la poudre de lait dans la transformation devrait être partagée par tous les acteurs de la filière lait, notamment les industriels». Il a indiqué «qu'il y a une recherche dans ce sens». Cette recherche s'inscrit, selon lui, dans le cadre de la politique sectorielle concernant cette branche stratégique ayant pour objectif de réduire les importations de la poudre de lait et de renforcer les capacités de production nationale. Benaïssa a indiqué que les importations de la poudre de lait sont passées de 145.000 tonnes (t) en 2008 à 120.000 t en 2009 et devraient s'établir à 100.000 t en 2010, l'objectif étant d'arriver à une baisse annuelle de 10% d'ici à 2014. En parallèle, le nombre de vaches laitières importées par les privés est en constante augmentation. Il est passé de 1.200 génisses en 2008 à 14.000 en 2009 et 13.500 jusqu'à juin en cours, selon les chiffres avancés par le ministre. Le soutien de l'Etat à cette filière stratégique est estimé à 12 milliards DA/an, dont une partie sous forme de primes: 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur et 4 DA/litre à l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet, subventionné à 25 DA/litre. L'autre partie est destinée à la subvention de la poudre.