L'Algérie est favorable à une coopération des pays européens dans la lutte antiterroriste dans les pays du Sahel, a indiqué, jeudi, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors d'une émission spéciale consacrée à la politique étrangère de l'Algérie, diffusée sur la radio Chaîne III. Mais, a insisté le ministre, «ce sont les pays du Sahel qui doivent proposer des solutions», ajoutant : «nous ne sommes pas à la recherche de nouvelles initiatives.» Le ministre a rappelé que des actions ont été entreprises pour créer le cadre juridique afin d'intervenir sur le terrain. Tout en qualifiant la situation de «préoccupante», il a relevé que le terrorisme n'est pas spécifique à la seule région saharo-sahélienne. En tant qu'Etat, l'Algérie est responsable de la sécurité dans cette région, au même titre que les autres pays qui la composent, a relevé M. Medelci, ajoutant que notre pays a proposé une concertation sur ce problème dans un cadre cohérent. Le ministre des Affaires étrangères a précisé que, «en tant qu'acteur, l'Algérie continuera à apporter des messages au niveau international pour que la question du financement du terrorisme connaisse des avancées». Au sujet de l'utilisation des images satellitaires à des fins criminelles, Mourad Medelci a annoncé que cette question sera encadrée par le droit international, remarquant que la proposition émane de l'Algérie. Sur un autre chapitre, le ministre a évoqué la réforme de la Ligue arabe en avançant que des efforts ont été réalisés pour donner de l'efficacité aux actions communes. Le sommet extraordinaire de la Ligue des Etats arabes tenu en début octobre à Syrte (Libye) était l'occasion idoine pour aborder le volet inhérent à la réforme de la Ligue. C'était aussi, a-t-il rappelé, l'occasion pour examiner la nouvelle structure de l'action arabe commune et l'organisation de l'organisation. De l'avis du ministre, la préoccupation commune est l'engagement d' «un processus de réformes volontaristes» mais qui ne doit pas ignorer les spécificités institutionnelles de chaque pays arabe. Les questions budgétaires ont été également évoquées lors du dernier sommet extraordinaire, a-t-il souligné, relevant que les réformes nécessitent la mobilisation de plus importants fonds. Ces dossiers seront étudiés par un groupe des ministres des affaires étrangères dont la composition n'est pas encore arrêtée et qui se chargera de la préparation d'un avant projet qui prendra en compte les situations particulières et les observations émises par les différents pays avant de les soumettre lors du prochain sommet. Le ministre a, par ailleurs, mis en avant les différentes réformes déjà réalisées, citant notamment la création du Conseil de sécurité des pays arabes qui commence à fonctionner et la révision du mode de vote pour permettre le déblocage des décisions. Dans le processus de réformes engagées, une recommandation a été formulée pour créer un gouvernement de la ligue qui comprend des structures importantes. Le ministre a plaidé pour des rapports particuliers avec d'autres pays dans le cadre de la politique de voisinage. Il est revenu, à cette occasion, sur l'invitation adressée au Tchad pour qu'il soit intégré dans la ligue suite à l'adoption par ce pays de la langue arabe comme langue officielle. Au sujet du Sahara occidentale, la dynamique de négociations est contrariée par le Maroc. La question du référendum reste encore en suspens alors que la communauté internationale a exprimé la nécessité de ce référendum. L'Algérie, ajoute Mourad Medelci, a appelé le Maroc et le Front Polisario à engager de «vraies négociations». A propos des droits des réfugiés, l'Algérie a accepté que des enquêtes soient engagées dans les camps de Tindouf pourvu que les résultats soient rendus publics.