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Medelci préconise la poursuite du dialogue avec les Etats-Unis pour trouver les solutions aux problèmes Qualifiant d'humiliation la décision de classer l'Algérie parmi les pays à risque
L'Algérie refuse globalement et dans les détails les décisions américaine et française de la classer parmi les pays à risque en raison de «la menace terroriste», a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui était l'invité de l'émission «Tahaoulat» diffusée par la Chaîne 1 de la radio nationale. En relevant la contradiction de ces décisions avec ces décisions, M. Medelci a ajouté qu'«il faut évaluer ces décisions dans les prochaines semaines. Pour nous, il ne s'agit pas de la bonne méthode. Nous refusons ce deux poids, deux mesures qui isole sept ou quatorze pays. C'est une solution artificielle qui n'a aucune perspective». «Pour défendre la dignité de l'Algérie, il était impératif de clarifier les choses avec la France et les Etats-Unis à travers la convocation des ambassadeurs en poste à Alger. J'ai dit à l'ambassadeur américain que l'Algérie attend d'être retirée de cette liste», a précisé le ministre. Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que la décision américaine de réserver un traitement spécial aux voyageurs dans les aéroports sera évoquée à l'occasion de la visite de plusieurs hauts responsables américains dans les prochaines semaines, entre autres, le secrétaire américain à la Justice, les responsables des douanes et des hommes d'affaires américains. «Il faut poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis pour trouver les solutions aux problèmes. En diplomatie, il y a des décisions qu'on annonce et il y en a d'autres qu'on ne divulgue pas», a-t-il estimé. Avant de révéler dans ce sens, que l'ambassadeur de France à Alger a été convoqué le 5 janvier dernier avant celui des Etats-Unis, affirmant également avoir adressé une lettre à son homologue français sur cette question. «J'ai écrit une lettre officielle à mon homologue français Bernard Kouchner pour protester et pour souligner que la décision de classer l'Algérie parmi les pays à risque est une humiliation», a déclaré Mourad Medelci. Interrogé au sujet de la probable visite du président Bouteflika a Paris en 2010, M. Medelci a indiqué qu'aucune date n'a été fixée, ajoutant que le sommet entre les chefs d'Etat des deux pays n'aura lieu qu'une fois tous les dossiers liés aux relations bilatérales ficelés. «La tenue du sommet dépendra de notre rapidité à régler les problèmes en suspens. Beaucoup de dossiers n'ont vraiment pas avancé», a-t-il précisé. Mourad Medelci a cité l'exemple du groupe de travail mixte qui planche sur la question de délimitation des zones contaminées par les essais atomiques français des années 1960, et qui a été créé après la visite du président Nicolas Sarkozy en Algérie en décembre 2007. «Ce groupe, qui active depuis plus de six mois, a pris beaucoup de retard. Nous attendons ses conclusions car les effets nocifs des essais nucléaires sont toujours présents dans le sud du pays. Nous voulons connaître avec exactitude l'étendue du danger afin de prendre toutes les dispositions nécessaires dans un cadre bilatéral», a précisé le chef de la diplomatie algérienne. Selon lui, la France devrait faire un effort plus soutenu pour débarrasser les relations entre les deux pays du poids du passé. Cela dit, l'Algérie est, d'après Mourad Medelci, satisfaite de l'évolution de la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, a émis le souhait que ces questions soient réglées avant la visite de son homologue français Bernard Kouchner qui devrait effectuer une visite à Alger en février prochain. Deuxième visite en trois ans, elle devait avoir lieu en janvier 2010 mais a été reportée de quelques semaines. Plusieurs questions seront abordées lors de cette visite, a affirmé M. Medelci, qui a tenu à rappeler que, les relations algéro-françaises «sont d'abord humaines et économiques. Notre but est de renforcer la présence de l'investissement français en Algérie en dehors des hydrocarbures. Nous voulons aussi une amélioration des conditions de vie de nos ressortissants en France», a précisé le chef de la diplomatie algérienne. Les négociations sur la révision de l'accord franco-algérien de 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles, se poursuivent depuis sept mois, a précisé M. Medelci. «Nous voulons réviser cet accord pour permettre à notre communauté de mieux bénéficier des dispositions françaises. Nous attendons les conclusions du groupe de travail pour les prochaines semaines, lesquelles seront soumises aux deux gouvernements», a précisé Mourad Medelci. Selon lui, la question des archives détenues par la France n'a toujours pas été réglée et risque de compliquer les relations entre les deux pays. «Nous avons demandé à la France de nous restituer les archives. La réponse n'a été que partielle. Nous ne sommes pas satisfaits. J'ai demandé à mon homologue Bernard Kouchner à ce qu'on ouvre le dossier des archives de sorte que l'Algérie reprenne complètement les archives. Nous n'avons reçu aucune réponse claire à cette demande», a indiqué Mourad Medelci. Sur un autre chapitre, M. Medelci a appelé les pays occidentaux à ne pas payer de rançon aux terroristes en contrepartie de la libération de leurs ressortissants enlevés dans la région du Sahel, afin de tarir les sources de financement du terrorisme. Le ministre a souligné l'importance de la décision prise par le Conseil de sécurité et qui sera appelée à être élargie à l'assemblée générale de l'ONU, qui, selon lui, devrait réduire la marge de manœuvre de ce fléau, non seulement au Sahel mais dans d'autres régions également. Ses répercussions ne tarderont pas à se manifester en 2010, a-t-il ajouté. Le ministre des Affaires étrangères a souligné la volonté de l'Algérie de renforcer le partenariat avec l'Espagne, surtout après la signature de l'accord Medgaz, précisant que l'Algérie ambitionne d'étendre les investissements aux secteurs hors hydrocarbures avec l'Espagne qui vient de prendre la présidence de l'Union européenne. En matière d'environnement, il a rappelé la proposition de l'Algérie a préconisé en 2009 à Cordoba de réunir les ministres de l'Environnement des pays des 5+5, en avril prochaine à Alger. S'agissant ensuite de l'UPM, M. Medelci a fait remarquer que trois ans après le lancement de ce projet économique les échanges n'ont pas connu d'évolution significative, appelant les pays européens à investir davantage en Algérie. Le ministre des Affaires étrangères a enfin réaffirmé le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions onusiennes, et renouvelé son soutien politique et matériel aux Palestiniens. A. R.