L'intervention d'Ahmed Ouyahia devant les députés de la chambre basse avant-hier n'a pas été centrée sur des questions économiques uniquement. Ses réponses aux questions posées auparavant par les parlementaires ont été porteuses de plusieurs messages politiques. Le premier ministre Ahmed Ouyahia n'a pas raté, lors de sa sortie très attendue, de rappeler son adhésion et son soutien indiscutables au chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika. «Nous sommes fiers d'avoir Abdelaziz Bouteflika comme Président… Que Dieu lui prête longue vie», a-t-il affirmé lors de son intervention portant réponses aux questionnements des députés sur la politique générale du pays. S'adressant aux députés ayant critiqué le programme gouvernemental, Ahmed Ouyahia dira : «vous pouvez tout lui reprocher (Abdelaziz Bouteflika, ndlr) sauf une seule chose : celle d'avoir redonné à l'Algérie son indépendance entière», a-t-il indiqué. Une déclaration qui a été suivie par de forts applaudissements des députés de l'Alliance présidentielle présents dans l'hémicycle. Le premier ministre est ainsi revenu sur les plus grandes réalisations du chef de l'Etat. En dehors des programmes quinquennaux et des projets de développement local initiés depuis plus de dix ans dans plusieurs wilayas, Ahmed Ouyahia évoquera la question cruciale de la dette algérienne réglée auprès des différentes institutions à l'étranger, dont le Club de Paris. «La dette algérienne est amenée à 380 millions de dollars», a-t-il souligné. Dans le même sillage, Ahmed Ouyahia évoquera le président défunt Houari Boumediene et ses grandes réalisations. «C'est un Président qui a travaillé pour le pays mais qui a laissé une dette de 7 milliards de dollars. Aujourd'hui, après avoir réglé sa dette auprès de tous les organismes, l'Algérie peut être fière et afficher sa présence devant tout le monde sans aucun complexe», a-t-il dit. «Le régime est uni» Abordant la question de la lutte contre la corruption, le premier ministre affirme que cette lutte se poursuit. «L'Etat combat la corruption», a-t-il lâché en reprochant aux députés et à la presse le fait de déclarer à chaque occasion que lui ou le chef de l'Etat éludent la question dans les évènements importants. «Certains essayent d'exploiter le sujet de la corruption pour en faire un fonds de commerce politique», a-t-il encore poursuivi. «Je vous dis que le régime est uni pour votre malheur», a-t-il ajouté. «Personne ne peut complexer l'Etat et le gouvernement sur cette question. La lutte contre la corruption est maintenue et se poursuit. Cela n'est pas un discours mais des actes», a-t-il encore indiqué à l'encontre de ceux qui prétendent que «cette lutte vise à faire tomber des lampistes uniquement», a-t-il encore lâché. M. Ouyahia a évoqué l'Alliance présidentielle. Un sujet resté en hibernation depuis plusieurs mois vu que les trois partis politiques formant cette Alliance ne se sont pas réunis depuis un bon bout de temps et surtout n'ont pris aucune décision commune sur l'une ou l'autre des questions politiques. «Le gouvernement est fier de l'Alliance présidentielle et des autres partis politiques qui sont proches et qui soutiennent le programme du gouvernement», a-t-il indiqué au début de son allocution devant les députés. Cette déclaration n'est-elle pas un appel aux trois partis pour relancer leurs activités, unir les rangs et adopter une position commune face aux multiples critiques qui émanent des acteurs politiques ?