Plusieurs voies à grande circulation automobile sont en cours d'aménagement à la périphérie de la capitale et ailleurs. Ces infrastructures ne disposent pas de toutes les commodités à même de les rendre pleinement accessibles aux automobilistes. Parmi les commodités qui font défaut, il y a lieu de citer les stations service. Il est certes important de construire plusieurs autoroutes afin de permettre une meilleure fluidité dans la circulation automobile. Cette initiative qui se déroule en ce moment à travers les différentes régions du pays notamment les autoroutes qui relient l'Est à l'Ouest, a été très bien accueillie par des millions d'usagers mais ils souhaitent que celles-ci soient dotées de stations-service. Ce programme de développement tout azimut profite également à la première ville du pays. A Alger, plusieurs voies à grande circulation sont en cours d'aménagement. Il suffit de citer, à titre d'exemple, la deuxième rocade sud d'Alger (Boudouaou-Zéralda), qui est presque achevée, et la voie express Aïn Bénian-Boufarik dont plusieurs tronçons ont été livrés à la circulation. Dans la réalisation de ces deux axes d'évitement, les autorités donnent la priorité à la construction de l'infrastructure elle-même. Tout ce qui se rapporte aux structures d'accompagnement, notamment les aires de repos et les stations-service, est laissé à plus tard. Cette situation est des plus pénalisantes. Les automobilistes qui s'y hasardent se mettent en position délicate en cas de panne ou d'accident. Il est toutefois à signaler que même l'autoroute est-ouest, qui est considérée comme le «projet du siècle», est en phase de finition. Une grande partie du projet est déjà livrée. Mais les automobilistes empruntant les tronçons ouverts ne trouvent aucune station-service pour faire le plein de carburant ou se reposer. Ceci alors que Naftal, qui a remporté le marché d'installation de 42 stations-service sur l'ensemble de la ligne (1200 km), n'a toujours pas livré la moindre station. Faire le plein d'essence ou se reposer durant le trajet, notamment lorsqu'on est sur une autoroute après un long parcours, est une nécessité absolue. Il faudra également que ces stations soient dotées de restaurants, de cafés, de salles de détente ou de jeux et pourquoi pas d'hôtels, une manière pour reprendre aisément sa route. L'objectif de tous ces efforts étant de limiter le nombre des accidents qui surviennent sur les routes et qui provoquent jusqu'à 4000 morts chaque année sans oublier le contingent des blessés, parfois handicapés à vie. L'installation de ces équipements tarde à se concrétiser. Pour preuve, l'on constate que les responsables concernés n'ont pas songé à temps à prendre ce cas comme une urgence absolue et de taille. Le PDG de Naftal, Saïd Akrech, dira en substance : «Les cinq stations-service seront installées par Naftal au niveau des échangeurs de Tadjenent, Bourached, Oued Sly, Yellel et Sidi Ali Bouzidi ; elles seront bientôt inaugurées. Les automobilistes y trouveront, en plus du carburant, des sanitaires, des buvettes et des aires de repos. Le plus urgent, pour l'instant, est de mettre à la disposition des automobilistes et le plus rapidement possible des stations-service». Il faut dire que ce passage a été aussitôt contredit par le ministre des travaux publics, Amar Ghoul, en personne. En fait, le ministre a exhorté la société nationale Naftal, filiale du groupe public Sonatrach, d'accélérer la cadence des travaux de réalisation pour livrer la totalité des stations le plus tôt possible. Le PDG de Naftal, quant à lui et pour une autre mise au point, a réfuté les accusations de Amar Ghoul, en renvoyant la balle dans le camp de l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) qui, selon lui, n'a pas encore terrassé et viabilisé les assiettes foncières, objet de concessions au profit de Naftal. En clair, aucun de ces terrains n'était prêt à recevoir les stations en question. Mais le dindon de la farce reste cet automobiliste qui devra emprunter plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres avant de trouver une station-service. L'autre point noir à la circulation sur les voies express, c'est sans doute ces vieux «tacots» qui continuent de rouler en dépit de leur âge et qui risquent de tomber en panne à tout moment. Leurs conducteurs deviennent de ce fait une proie facile à des bandes d'agresseurs qui guettent continuellement leurs victimes sur une autoroute désertique. La chance de s'en sortir de ce piège est presque nulle, sachant que même les services de sécurité tardent à s'installer tout au long de ses voies où l'automobiliste n'a aucune possibilité de donner l'alerte dans certains coins où même le téléphone cellulaire n'est pas d'un grand secours. La solution idoine à tous ces problèmes reste la mise en place des structures d'accompagnement réclamées par les usagers.